Une ancienne infirmière poursuivie pour l’empoisonnement de 14 personnes âgées dans des maisons de retraite au Canada, dont huit en sont mortes, a avoué jeudi sa culpabilité à un juge.
Menottée dans le box des accusés et faisant face à plusieurs proches des victimes, Elizabeth Wettlaufer a répondu «oui» d’une voix assurée lors que le juge lui a demandé si elle avait commis ces meurtres avec préméditation.
L’ex-infirmière de 49 ans a également plaidé coupable à quatre chefs d’inculpation pour tentative d’homicide et deux autres pour voies de fait graves. Elle a reconnu avoir tué de sang froid ses victimes, des femmes et des hommes âgés de 75 à 96 ans placés sous ses soins, en leur injectant des doses excessives d’insuline alors qu’elles n’avaient pas exprimé l’envie d’abréger leur existence.
Avouant avoir agi sous le coup de la rage et de la colère car elle n’aimait ni sa vie ni son travail, elle reprochait à ses victimes, la plupart démunies et fragiles, d’être entêtées ou dérangeantes.
«Je pensais honnêtement que Dieu voulait se servir de moi» pour assassiner ses victimes, avait-elle déclaré à la police peu après son arrestation à l’automne dernier. Elle a commis ces meurtres entre 2007 et 2014 dans deux maisons de retraite des villes de London et de Woodstock, au sud- ouest de Toronto, où elle travaillait, souvent de nuit. Cette sordide histoire n’aurait jamais été découverte si Wettlaufer ne s’était elle-même confessée auprès d’un psychiatre lors d’une cure de désintoxication pour son alcoolisme en septembre dernier.
Le psychiatre avait alors alerté la police, qui avait procédé à l’arrestation de Wettlaufer quelques jours plus tard. Admise dans la profession d’infirmière en juin 1995, elle avait remis sa démission le 30 septembre, au lendemain de l’ouverture de l’enquête de la police. L’ex-infirmière est passible d’une peine de prison à perpétuité, soit vingt-cinq ans fermes. Aucune date n’a pour l’instant été fixée pour l’énoncé de la sentence. Plusieurs proches des victimes étaient encore sous le choc au tribunal. «On a tué mon père», a dit une femme à la chaîne CBC. «Je ne pourrai jamais m’en remettre. Cela va me suivre pour le restant de mes jours».
Times Algérie