Des heurts ont éclaté pour la quatrième nuit consécutive dans plusieurs villes de Tunisie, où des jeunes ont pris pour cible la police mobilisée pour faire respecter le couvre-feu lié à la pandémie de coronavirus et qui a répliqué avec des gaz lacrymogènes, a indiqué l’agence de presse TAP.
A Tunis, quelques centaines de jeunes ont jeté des « pierres et quelques cocktails Molotov » sur des policiers déployés notamment dans plusieurs quartiers populaires dont la vaste cité d’Ettadhamen située en périphérie de la capitale.
Les forces de l’ordre ont répliqué par des gaz lacrymogènes. A Sfax, deuxième plus grande ville du pays, des protestataires ont incendié des pneus et coupé des routes, selon des médias. Des heurts ont également eu lieu à Gafsa, où les habitants protestaient contre la destruction par les autorités d’un point de vente informel, selon les mêmes sources.
Des échauffourées ont également éclaté au Kef, à Bizerte (nord) et Kasserine (centre-ouest), à Sousse et Monastir (centre-est), selon des médias locaux. Le procureur général près le tribunal de première instance de Bizerte a émis, lundi, des mandats de dépôt à l’encontre de 36 personnes pour avoir participé à des actes de vandalisme dans la région durant les derniers jours, a indiqué le porte-parole du tribunal, Walid AchBelleh.
Dans une déclaration à l’Agence TAP, la même source a ajouté que six mineurs ont été également différés devant le juge des enfants pour le même délit. Le ministère de l’Intérieur, qui avait annoncé lundi plus de 600 arrestations, n’était pas en mesure à ce stade de détailler les arrestations et dégâts survenus dans la nuit de lundi à mardi.
Ces heurts ont éclaté au lendemain du dixième anniversaire de la révolution, alors que l’épidémie de coronavirus a exacerbé une crise sociale en Tunisie. La Tunisie a connu un confinement général de quatre jours qui s’est achevé dimanche pour tenter d’endiguer une flambée de cas de Covid-19. Un couvre-feu à 20 heures est en vigueur depuis octobre.
R. I.