Le représentant spécial et chef de la mission d’appui des Nations unies pour la Libye, Ghassan Salamé, a décrit, jeudi à Brazzaville (République du Congo), une situation chaotique en Libye, plongée depuis 2011 dans une crise sans précédent.
«La situation en Libye n’est pas bonne, elle se dégrade de jour en jour», a estimé le représentant spécial et chef de la mission d’appui des Nations unies pour la Libye, Ghassan Salamé, à l’ouverture du 8ème sommet du Comité de haut niveau de l’Union africaine (UA) sur la Libye Il a relevé ainsi «l’arrivée massive en Libye de combattants non libyens avec des statuts juridiques différents, accroissant en fait les tensions et les possibilités de combat dans ce pays en crise».
«Ces combattants travaillent notamment pour des entreprises privées de sécurité. Ce sont aussi des experts gouvernementaux travaillant pour l’un ou l’autre camp, des mercenaires qu’on a vu sur d’autres théâtres de combats ainsi que des combattants idéologiques qui viennent défendre leurs idéologies», a-t-il fait savoir.
Il a alerté, en outre, sur «l’arrivée d’importantes quantités d’équipements militaires dans ce pays», qui connait ces dernières semaines une recrudescence des combats.
«Nous avons constaté, au cours des derniers mois, une nette extension géographique des combats, et un net crescendo dans la qualité des instruments militaires utilisés dont des drones qui ont été massivement utilisés», a-t-il ajouté, faisant savoir qu’«une défense antiaérienne, dotée de missiles américains et de drones, a été installée récemment dans 6 aéroports de l’est et de l’ouest du pays».
Il a également noté des «interventions directes étrangères en Libye, où des dizaines de cargos et d’avions atterrissent dans des bases comme à Benina en soutien aux forces du Maréchal Khalifa Haftar, et des navires et corvettes qui sont en rade à Mesrata et Tripoli».
«Toutes ces nouvelles ne sont pas bonnes car elles indiquent que le conflit libyen est devenu un élément d’ingérence extérieur qui conduit à une situation humanitaire des plus préoccupantes», a-t-il alerté, estimant que «plus de 173.000 Libyens, peut être le triple, ont quitté leurs maisons pour se réfugier dans des pays limitrophes comme en Tunisie».
Pour Ghassan Salamé, «c’est une guerre qui coute chère à la Libye, qui n’exporte actuellement que 5% seulement de son potentiel de production pétrolière», rappelant la décision, il y a trois semaines, «de fermer les cinq terminaux d’exportation du pétrole libyens et principaux champs pétrolifères».
R. N.