Habitué à nourrir bien des appréhensions à chaque rentrée sociale, sur la base d’intox savamment distillé, le citoyen s’oppressait quelque peu à cette présente occasion.
D’autant que le tumulte politique généré par le feuilleton d’été qui a mis en vedette le désormais ex Premier ministre, Abdelmadjid Tebboune et les têtes de file du patronat et de l’UGTA, Ali Haddad et Madjid Sidi Sid, faisait craindre le pire.
Il est à rappeler que l’ancien chef de l’Exécutif avait ciblé violemment le patron du FCE dans le cadre de ce qui aura été une éphémère campagne contre la puissance de l’agent dans la gestion des affaires du pays.
Dans la foulée, Tebboune avait également verrouillé la porte des importations, via une procédure de licence d’importation précipitée qui n’a pas manqué de semer la pagaille au niveau des ports.
Sifflant la fin des hostilités, le président de la République, lui-même objet de controverses quant à sa capacité de gouverner en raison de son état de santé et son absence sur la scène publique, a dû recourir à la solution extrême de démettre son Premier ministre, après seulement trois mois de sa nomination.
Le rappel d’Ahmed Ouyahia, dont certains clichés ne lui donnent pas bonne presse auprès de l’opinion publique, à la tête du gouvernement confortait, au départ, le scepticisme social ambiant.
Mais la nouvelle tête pensante de la Primature a tôt fait d’insuffler un certain apaisement, notamment de par la levée du gel des importations et un discours rassurant, où le maintien du cap de la politique sociale tenait bonne place.
Egalement, la rentrée scolaire, qui constitue incontestablement l’événement-phare, voire l’étalon-mesure de la grogne ou la quiétude sociale de la reprise de la vie nationale, était-elle guettée avec une certaine hantise.
A ce niveau et attendue comme chaque année au tournant, la ministre de l’Education, Nouria Benghabrit a réussi à la lancer, sans anicroches, en dépit des quelques traditionnelles lamentations des islamo conservateurs.
C’est surtout à un plan éminemment politique qu’il y eut des étincelles, à travers des offensives violentes de la part de personnalités de l’opposition, à l’image de Sofiane Djillali de Jil Jadidet surtout de son ancien mentor du PRA, Noureddine Boukrouh.
Des tirs groupés visant la destitution d’Abdelaziz Bouteflika sur la base de l’article 102 de la Constitution portant sur la déclaration de l’état d’empêchement du Président de la République au regard de sa maladie
Boukrouh a été plus virulent en pointant l’ANP comme étant au service du clan présidentiel.
Mardi, la grande muette a apporté sa réponse, via un éditorial décapant de sa revue ‘’El-Djeich’’ :
«A tous ceux qui, en secret, ouvertement ou implicitement, réclament l’intervention de l’armée nous rappelons les propos du Vice-ministre de la Défense nationale, chef d’état-major de l’ANP, lors de sa dernière visite en 2e et 5e régions militaires : ‘”Notre armée demeurera une armée républicaine, engagée à défendre la souveraineté nationale et l’intégrité territoriale et à préserver l’indépendance du pays. Une armée qui ne se départira pas de ses missions constitutionnelles quelles qu’en soient les conditions et circonstances”. Point à la ligne ».
Le même jour, le Président a porté l’estocade en apparaissant publiquement pour présider un Conseil des ministres, à fortes connotations sociale et économique.
En définitive et aussi paradoxal que cela puisse paraitre, c’est là une rentrée des plus soft, empreinte de quiétude et sûrement d’attentes fortes.
Azzouz Koufi