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Rencontre à Alger sur l’oeuvre de Mohamed Dib

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Une rencontre littéraire sur l’œuvre prolifique de Mohamed Dib, un des romanciers les plus importants de la littérature algérienne contemporaine, a été animée samedi à Alger, par les auteurs Mohamed Sari et Ahmed Benzelikha à l’occasion du centenaire de la naissance de l’écrivain.

Tenue dans le cadre de la manifestation «La rentrée culturelle» qui se déroule depuis le 26 septembre, la rencontre s’est déroulée à la Bibliothèque nationale d’El Hamma, en l’absence de représentants de la Fondation Mohamed-Dib, annoncés au programme et devant un public très peu nombreux.

L’auteur, traducteur et actuel président du Conseil national des arts et des lettres (Cnal), Mohamed Sari qui a rappelé que Mohamed Dib a su se «prémunir de toute influence occidentale», mettant ainsi sa plume au service de son pays, dans des «œuvres engagées», jusqu’à relever sa marginalisation car, explique le conférencier, «il n’entrait pas dans le moule de l’idéologie dominante néo-colonialiste».

Dans «Curieux comportement des critiques français et européens à l’égard de nos livres», un texte qu’il avait écrit, Mohamed Dib estime que le «jugement» des occidentaux à l’égard d’une œuvre écrite par un auteur maghrébin, n’est «jamais innocent» car, ce n’est plus «l’œuvre d’un homme qui écrit», écrivait-il, mais celle d’un «maghrébin qui se réfère à son ethnie».

Mohamed Sari a ensuite évoqué le long séjour de Dib en Finlande et le changement de registre d’écriture, passant ainsi à une littérature qualifiée d’»éclatée», avec le transfert du conflit de l’échelle de la réalité vécue à celle de la réflexion, dans une écriture qui s’est défaite des normes du roman classique entretenues jusqu’alors par l’auteur de «La grande maison».

Le romancier, poète et spécialiste en communication, Ahmed Benzelikha a pour sa part rendu compte de «sa rencontre» avec Dib, à travers ses écrits à la «portée humaniste», ce «rapprocheur» dont l’imaginaire s’est nourri du mixage des «deux veines» issues des écoles, «populaire» (de la rue) et «coloniale», qui s’est intéressé aux «contours et aux travers de l’être humain», resté selon lui, «le même».

«Du Sahara algérien aux flots de neige nordique de Finlande, Dib semble nous dire dans un élan littéraire purement humaniste que l’individu est resté le même», explique l’auteur d’»Elias». Ahmed Benzelikha rappellera l’univers de Dib en «perpétuelle création», doté d’une esthétique «fondamentalement issue du terroir».

Né le 21 juillet 1920 à Tlemcen, Mohamed Dib est un des auteurs algériens les plus prolifiques qui a fait son entrée dans le champs littéraire en publiant coup sur coup «La grande maison» en 1952, «L’incendie» en 1954, et «Le métier à tisser» en 1957, une trilogie qui suffira à brosser le tableau de la vie de l’Algérien marginalisé et noyé par la misère et les affres du colonialisme en disant «nous avons été quelques-uns à sentir ce besoin de nommer l’Algérie, de la montrer».

Disparu en 2003 à l’âge de 82 ans, Mohamed Dib aura laissé une oeuvre considérée comme «la plus importante de la production algérienne en langue française» de l’avis de l’universitaire Naget Khadda. La manifestation «La rentrée culturelle» se poursuit jusqu’au 7 octobre avec encore au programme plusieurs conférences sur l’histoire et la littérature.
R. C.

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