Après une période de gros orages diplomatiques, les relations entre l’Algérie et la France enregistrent une certaine embellie.
Retour de l’ambassadeur, Mohamed Antar Daoud, à son poste à Paris, échanges téléphoniques entre les deux chefs d’Etat et depuis dimanche passé, la visite de travail du Secrétaire général du Ministère de l’Europe et des Affaires étrangères français, François Delattre, ont fini par préluder d’un retour ‘’à la normale’’ entre Alger et Paris.
Avec son homologue algérien, Chakib Rachid Kaid, François Delattre, a eu à ouvrir la 7ème session des consultations politiques franco-algériennes, ce qui « constitue un nouveau jalon dans l’approfondissement des relations bilatérales », souligne un communiqué de l’ambassade de France en Algérie.
La même source a qualifié les discussions entre les deux parties de « riches et constructives, qui ont permis de poser un nouveau jalon dans la dynamique d’approfondissement des relations bilatérales entre nos deux pays voisins », a- t- elle appuyé.
Par la même voie, le ministère des Affaires étrangères et de la Communauté nationale à l’étranger (MAECNE) a mis également en avant des discussions qui ont permis « d’examiner l’état de la coopération entre les deux pays et de discuter des principales échéances à inscrire à l’agenda bilatéral pour 2022, notamment, la 5ème session du Comité intergouvernemental de Haut niveau (CIHN) » précise le document du MAECNE.
Et d’ajouter que les questions régionales et internationales d’intérêt commun, particulièrement le dossier libyen, la question du Sahara occidental, la situation au Sahel et au Mali ainsi que d’autres questions globales liées à la lutte anti-terroriste, ont été, aussi, au menu des discussions.
Il serait utile de rappeler que l’ambassadeur d’Algérie en France, Mohamed-Antar Daoud, avait repris ses fonctions le 6 janvier dernier, après avoir été rappelé à Alger, le 2 octobre 2021.
Toujours en signe de réchauffement des relations entre les deux pays, le président français, Emmanuel Macron, s’est entretenu au téléphone, la semaine dernière, avec le président Abdelmadjid Tebboune pour discuter de plusieurs questions d’intérêt commun entre les deux pays.
Selon un communiqué de la présidence de la République, les deux chefs d’Etat ont, lors de cet entretien, abordé les relations les deux pays, ainsi que les questions d’ordre régional, dont la situation en Libye et dans la région du Sahel. Les deux présidents ont évoqué, plus précisément, la tenue en perspective du haut comité sectoriel intergouvernemental, gelé depuis de longs mois en raison des frictions entre les deux pays.
Pour sa part, l’Elysée a indiqué qu’Emmanuel Macron avait abordé avec son homologue algérien « l’apaisement des mémoires de la colonisation et de la guerre d’Algérie ».
En définitive, la reprise des contacts entre les deux capitales constitue en soi un indicateur positif de réchauffement, faut-il noter, d’autant que les responsables algériens et français ont affiché leur disponibilité à faire baisser les tensions et amorcer le dégel entre les deux pays.
Il reste que, et comme beaucoup d’observateurs ne manquent pas de le relever, les relations entre Alger et Paris ne seront jamais idylliques, en ce sens qu’il s’agira toujours de relations fluctuantes, suivant les évolutions propres à chaque pays.
Hacène Nait Amara