La disponibilité des produits alimentaires de première nécessité s’étend jusqu’à six mois à un an pour certains produits, « ce qui ne justifie pas l’afflux des citoyens pour l’approvisionnement en produits alimentaires au niveau des commerces », a indiqué mardi à Alger le président de l’Association nationale des commerçants et artisans algériens (ANCA) El Hadj Tahar Boulenouar.
Invité du Forum du quotidien « El Mihwar El Yaoumi« , le même responsable a fait savoir que « les stocks des principaux produits alimentaires peuvent suffire jusqu’à 5 à 6 mois, voire jusqu’à la fin de l’année 2020 ». A titre d’exemple, M. Boulenouar a cité le cas de la poudre de lait dont les stocks suffisent jusqu’en septembre de l’année en cours.
Tandis que les stocks de céréales et d’autres produits agricoles couvrent l’ensemble de l’année en cours. « Cela signifie que rien ne peut justifier l’achat par certains citoyens de grandes quantités de produits alimentaires à des fin d’approvisionnement », a-t-il estimé, ajoutant que cette hausse de la demande ouvre la porte à la spéculation.
Durant les derniers jours, le responsable de l’ANCA a relevé une forte hausse de la demande sur les produits alimentaires. Selon lui, cette hausse a pu atteindre jusqu’à 40 %, notamment en ce qui concerne la semoule, les conserves, le sucre, l’huile, le café et les légumes secs.
Au niveau des wilayas d’Alger, de Tipasa et de Blida, la hausse de la demande chez les commerçants de produits alimentaires a pu atteindre jusqu’à 60-70 % selon les estimations de l’ANCA.
« Au niveau des petits commerces ou chez les superettes, il a été vendu en deux jours la quantité de produits qui s’écoulait en une semaine à dix jours », a-t-il constaté, soulignant que cette situation a déstabilisé la chaine d’approvisionnement de ces commerces car les détaillants s’approvisionnent généralement de manière hebdomadaire.
Si l’afflux de citoyens sur les produits alimentaires se poursuit, il est possible selon M. Boulenouar, que les commerçants limitent la vente à un type de produit par client. Par ailleurs, dans le cadre de la lutte contre les risques de propagation du coronavirus, le même responsable a insisté sur la nécessité pour les boulangers et les restaurants d’utiliser des gants, « ainsi que pour l’ensemble des commerçants qui vendent des produits non emballés ».
R. E.