Le procès en appel de l’homme d’affaires Mahieddine Tahkout, jugé avec des membres de sa famille pour corruption, s’est poursuivi jeudi au niveau de la chambre pénale de la Cour d’Alger par l’audition du principal accusé.
Auditionné par visioconférence à partir de la prison de Babar (Khenchela), le principal accusé a nié toutes les accusations retenues contre lui, considérant que la transaction conclue entre sa société et l’Entreprise de transport urbain et suburbain d’Alger (ETUSA) était « légale et faite suivant un appel d’offres », ajoutant que « c’est également le cas avec l’Entreprise des transports d’Oran (ETO) et qui n’a jusqu’à présent pas versé les sommes dues au titre de cette transaction ».
Il a déclaré n’avoir pas jouit de privilèges ou d’un traitement de faveur mais qu’il répondait aux conditions de ces transactions pour lesquelles concourraient plusieurs autres opérateurs du secteur des transports.
D’ailleurs la société de transport des étudiants + Talaba transport+ « travaille actuellement dans plus de 10 wilayas », a-t-il dit. De même qu’il a nié avoir « exercé des pressions sur les cadres de l’Office des œuvres universitaires pour l’obtention de marchés ou de privilèges », indiquant que ses relations avec le ministère de l’Enseignement supérieur (transport des étudiants) remontaient à 1995.
Aussi, a-t-il assuré que les cahiers des charges relatifs aux appels d’offres pour le transport universitaire, adoptés ces dernières années, sont identiques à ceux adoptés en 2020. Il a déclaré que si il avait jouit de privilèges, il n’aurait pas esté en justice l’ONOU pour recouvrer les sommes dues.
Concernant l’affaire de montage des véhicules, l’accusé a souligné qu’il « pratiquait cette activité de manière légale suivant un cahier des charges élaboré par le ministère de l’Industrie », précisant que la commission interministérielle dépêchée par l’ancien Premier ministre, Abdelmalek Sellal à son usine « n’a relevé aucun dépassement ».
Il a indiqué avoir monter son usine de Tiaret de montage de véhicules par « ses propres moyens ». Tahkout a affirmé qu' »il ne détenait pas de biens immobiliers ou d’usines à l’étranger ». Mercredi, les proches de Mahieddine Tahkout ainsi que plusieurs anciens responsables, dont les anciens Premiers ministres Ahmed Ouyahia et Abdelmalek Sellal ont été auditionnés.
Le procès se poursuivra jeudi après midi par l’audition d’autres accusés. Le tribunal de Sidi M’hamed avait condamné le principal accusé à une peine de 16 ans de prison ferme et une amende de 8.000.000 DA. Rachid, Hamid et Billal Tahkout ont été, eux, condamnés à 7 ans de prison ferme assortie d’une amende de 8.000.000 DA, tandis que Nacer Tahkout a écopé de 3 ans de prison et 8.000.000 DA d’amende.
Le tribunal a également ordonné le gel de tous les comptes bancaires des sociétés de Tahkout, la confiscation des matériels et l’exclusion des marchés publics pendant 5 ans. Dans la même affaire, le tribunal avait condamné les anciens Premiers ministres Ahmed Ouyahia et Abdelmalek Sellal à une peine de 10 ans de prison ferme et 500.000 DA d’amende chacun, alors que l’ancien ministre de l’Industrie, Abdeslam Bouchouareb, en état de fuite, écope d’une peine de 20 ans de prison ferme assortie d’une amende de 2.000.000 DA.
R. N.