Le procès dans les affaires de corruption impliquant les frères Benhamdi, s’est poursuivi, dans l’après-midi de lundi au Tribunal de Sidi M’hamed (Alger), par l’audition d’anciens hauts responsables qui ont, unanimement, nié avoir octroyé d’indus avantages aux propriétaires du Groupe Condor.
Première affaire à avoir été examinée, celle inhérente à l’octroi d’une assiette foncière en 2014 en prévision de la réalisation d’un centre dédié aux brûlés à Skikda. Un projet au sujet duquel l’ancien Premier ministre, Abdelmalek Sellal, a assuré « n’avoir été ni l’ordonnateur ni le maître d’ouvrage », faisant savoir que c’est le directeur de la santé et de la population (DSP) de cette wilaya qui en a été « le premier responsable ».
La seconde affaire examinée est celle ayant trait à deux contrats conclus en 2015 et 2016 entre le Groupe Condor et l’opérateur public de téléphonie mobile, Mobilis, et au sujet desquels les deux ex-Premiers ministres, Abdelmalek Sellal et Ahmed Ouyahia, ont été entendus, sachant que ce dernier est intervenu en visioconférence depuis la prison de Abadla (Béchar) où il est détenu depuis plusieurs mois.
Répondant aux interpellations du président de l’audience, les deux accusés ont soutenu que les contrats en question ont vu le jour « conformément au règlement intérieur de Mobilis », Sellal ayant insisté sur le fait que l’affaire était « purement économique » et qu’elle n’obéissait pas à la loi sur les marchés publics et dans laquelle « la puissance publique n’a rien à voir ».
Auparavant, le juge avait rappelé le préjudice causé à la balance commerciale de Mobilis conséquemment aux irrégularités contenues dans le marché en question et qui était estimé à 53 milliards de centimes.
Tour à tour, Sellal ainsi que l’ancien ministre des Travaux publics, Abdelghani Zaalane, ont été entendus dans le cadre de la 3e affaire examinée par le Tribunal, à savoir celle liée au « financement occulte » de la campagne électorale de l’ancien président de la République, Abdelaziz Bouteflika.
Les deux accusés ont assuré n’être pas au courant de l’existence de deux comptes bancaires alimentés, l’un par les deniers publics et le second par des donateurs particuliers, dont le Groupe appartenant aux frères Benhamadi. Le montant octroyé par ces derniers a été de l’ordre de 5 milliards de centimes, a rappelé le juge.
L’argument des deux intervenants étant qu’ils n’étaient pas en charge de cet aspect, exclusivement dévolu au défunt Hamoud Chaib.
A noter, enfin, que le procès des frères Benhamadi se poursuivra mardi par l’audition d’un nombre de témoins.
R. N.