Deux faits politiques majeurs, appesantis par un troisième qui leur est subséquents, ont marqué la scène politique nationale, durant la semaine qui s’écoule.
Il s’agit de la régénérescence programmée des frères utérins, le P/FLN et le RND.
Chacun d’eux s’est ramassé, à la faveur de la pandémie du coronavirus qui a contraint le pays au confinement et le hirak à la mise sous cloche, pour revenir en surface, après la disgrâce qui les a laminés, leurs chefs respectifs ainsi que certains de leurs cadres emprisonnés pour des faits de corruption, prébende, détournement , enrichissement illicite, trafic d’influence et tutti quanti.
Soit des paramètres qui ont constitué, longtemps de façon latente, les ‘’modi operandi ‘’ en lieu et place du juste travail de militantisme du bon patriote.
A présent et par une entourloupette, dont les deux formations ont le secret, le P/FLN s’est doté d’une nouvelle direction et une nouvelle figure, Badji Abou el Fadhel en l’occurrence, après que son alter égo l’eût précédé, dégommant l’intérimaire Azzedine Mihoubi au profit d’un vieux cheval de retour, Tayeb Zitouni.
On l’aura compris, RND et FLN ont creusé dans la forme au détriment du fond, tant le fond imposait de fermer boutique sans appel, au regard des dégâts incommensurables que leur gestion a causé au pays, surtout sur la base des revendications ‘’non négociables’’ du hirak populaire, voire du peuple tout entier, dans l’optique de l’Algérie nouvelle. En clair comme en décodé, il est attendu du P /FLN de prendre bonne place au Musée et à l’ancienne formation de son ‘ex’’ de se faire oublier. Définitivement !
Incarnant le pouvoir actuel, et crédité d’une image empathique jusque-là, le Président de la République a, de sitôt réagi, dans une volonté manifeste de s’affranchir de casseroles assourdissantes.
«Le Président de la République a gelé sa qualité de membre au Comité central du parti du FLN et, comme chacun le sait, il ne s’est pas porté candidat au nom de ce parti à l’élection présidentielle du 12 décembre 2019. Le président Tebboune n’a de lien organique avec aucun parti politique agréé», a-t-il fait dire à son Porte parole, au lendemain de la ‘’kermesse’’ du FLN, durant son Congrès électif jalonné, encore une fois, de couteaux tirés, de peaux de banane et de coups bas.
A priori, la position du Président a le mérite de la clarté. A priori seulement, car des appréhensions subsistent, à l’instar de celles exprimées, mardi, par le chef du MSP, Abdelrazzak Makri, qui laissent toujours ouvertes les portes de la tentation au pouvoir pour reconstituer et instrumentaliser, comme hier, quelques forces de coalition aptes au soutien aveugle.
Dans son rôle, le leader islamiste a dit subodorer «la remise sur selle» les deux partis plus honnis par la rue et a appelé «à la relance du hirak» pour y faire faire face, comme si le mouvement populaire, l’ayant également dans le collimateur, pouvait encore lui obtempérer.
Mais en définitive, et au-delà de toute espèces de spéculations, si le FLN et le RND ont toujours pour eux le droit légal d’exister, ce sont les échéances électorales prochaines, APN-APW-APC, qui vont constituer le véritable tribunal pour statuer sur le sort de deux formations dont personne, en dehors de leurs mentors et satellites, ne regrettera la disparition.
Azzouz Koufi