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Ouverture d’une antenne de LaREM à Dakhla occupée : Macron accusé de bafouer la légalité internationale

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La création d’une antenne du parti présidentiel français « La République en Marche » (LaREM) dans la ville sahraouie occupée de Dakhla a provoqué des réactions négatives en France, cette initiative étant considérée comme une prise de position officielle de la part de l’Etat français en faveur de l’occupation illégale du Sahara occidental. Le député du Parti communiste français (PCF), Jean-Paul Lecoq a dénoncé, lors d’une intervention mardi au parlement, une diplomatie de « compromis cynique » qui sacrifie le droit du peuple sahraoui à l’autodétermination.

« La honteuse création par la République en Marche d’un comité à Dakhla n’a pu se faire sans l’accord, peut-être même à la demande de l’exécutif », a-t-il soutenu.

La présence d’une permanence politique française au cœur d’un territoire non autonome et occupé par un pays colonisateur, le Maroc, « illustre malheureusement l’époque que nous vivons, où des chefs d’Etat, de Trump à Macron et de Netanyahou à Mohamed VI, pensent agir en toute impunité, en s’asseyant allègrement sur le droit international et en crachant sur les résolutions d’institutions officielles comme l’ONU ou la Cour européenne de justice pour faire prévaloir leur propres intérêts », a-t-il déploré.

« Dans dix jours, la France va-t-elle soutenir la demande de la RASD d’obtenir un siège de membre aux Nations unies? Mettant en pratique l’équidistance chère au ministre Le Drian », s’est il interrogé.

De son côté, le Mouvement contre le Racisme et pour l’Amitié entre les peuples (MRAP) a condamné, mardi, l’ouverture de l’antenne de LaREM. « Cherchant à satisfaire toujours davantage les exigences marocaines, Emmanuel Macron a franchi un pas supplémentaire quelques jours avant la réunion du 21 avril du Conseil de sécurité de l’ONU consacrée au Sahara occidental », a déploré le mouvement dans un communiqué.

Le MRAP partage le point de vue de Jean-Paul Lecoq, en affirmant que le parti présidentiel « n’a pas pu prendre cette décision sans le feu vert d’Emmanuel Macron ». De son point de vue, cette initiative, « entérine l’occupation illégale du Sahara occidental par le Maroc et bafoue le droit à l’autodétermination du peuple sahraoui ».

Le mouvement a rappelé, en outre, que la France constitue, depuis des années, « un des principaux obstacles » à la solution du conflit au Sahara occidental, assurant qu’elle s’oppose à la mise en œuvre du référendum d’autodétermination et soutient le plan d’autonomie proposé par le Maroc en dépit des résolutions de l’ONU en faveur de la première solution.

Par ailleurs, la secrétaire générale de l’Association française d’amitié et de solidarité avec les peuples africains (AFASPA), Michèle Decaster, a indiqué mardi que l’ouverture de l’antenne du parti de Macron contredisait la légalité internationale. Mme Decaster a exhorté le président français à « respecter les principes et la volonté des pays de l’Union africaine, qui continuent de considérer le Sahara occidental comme la dernière colonie en Afrique ».

L’Association des Amis de la République arabe sahraouie démocratique (AARASD) a exprimé son indignation quant à l’ouverture de l’antenne de LaREM à Dakhla, dans une lettre qu’elle a adressée au délégué général du parti, Stanislas Guerini. « Le mouvement qui a porté le Président Macron au pouvoir, et qui dispose d’une large majorité à l’Assemblée nationale, peut-il se permettre un tel déni du droit, alors que le Conseil de Sécurité où la France dispose d’un rôle éminent va très bientôt se réunir sur le sujet du Sahara occidental ? », s’est interrogé le mouvement, assurant qu’il en va de la légitimité de la République française « qui ne peut ainsi trahir ses engagements internationaux ».
Lynda Mellak

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