Une dizaine d’enseignants contractuels marocains ont été condamnés à des peines d’emprisonnement, portant à 55 le nombre de professeurs qui écopent de la prison pour leur participation à des manifestations réclamant une réforme de leur statut professionnel, rapportent samedi des médias locaux.
La cour d’appel de Rabat a condamné 10 enseignants à un an de prison avec sursis pour leur participation à des manifestations initiées par leur syndicat (la Coordination nationale des enseignants contractuels) pour réclamer une réforme de leur statut professionnel, une crise qui paralyse l’enseignement public au Maroc depuis 2019. Les professeurs ont été reconnus coupables « d’entrave à la circulation des transporteurs, d’injure et d’agression contre un agent public et de rassemblement non autorisé ».
Ce verdict s’ajoute aux condamnations qui touchent désormais 55 professeurs. Parallèlement au procès des enseignants, la coordination a organisé un rassemblement devant la cour d’appel de Rabat, affirmant son rejet et sa condamnation de toutes les formes de harcèlement auxquelles sont exposés les ensei gnants. Le syndicat a estimé que le procès d’aujourd’hui n’est qu’un nouvel épisode d’une série de procès fictifs visant cette catégorie d’enseignants. La coordination réclame notamment l’abandon du système de contrat et l’intégration de tous les professeurs dans la Fonction publique.
Depuis 2016, le Maroc embauche des dizaines de milliers d’enseignants sur la base de contrats à durée déterminée (CDD). Ces enseignants contractuels ont lancé depuis plus de 4 ans un mouvement de grève accompagné de manifestations parfois émaillées de violences policières.