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Lutte contre les gangs des cités et port d’armes blanches : le Président Tebboune pacifiera-t-il le pays ?

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Alors que la criminalité, dans toutes ses formes, et le banditisme gangrènent la société, le Président de la République, Abdelmadjid Tebboune, semble avoir marqué le plus gros coup, depuis son investiture à la tête du pays, en prenant le taureau par les cornes.

Et quoi de plus capital que la sécurité du citoyen, de ses enfants et de ses biens, à l’heure où les agressions, kidnapping et meurtres sont devenus monnaie courante au point d’être banalisés.

Nulle part en effet, y compris dans les slogans du Hirak, d’essence éminemment sociétal pourtant, de tels fléaux ne sont stigmatisés, alors qu’ils ont franchi le seuil de l’insoutenable et dépassent en dangerosité tous les autres, en ce qu’ils attentent à la vie humaine.

Il est vrai que les gouvernements passés avaient entrepris quelques velléités tendant à circonscrire de tels phénomènes, traduites par des positions officielles formulées du bout des lèvres, du reste, mais que le système global en cours, biaisait sur la base de démarches corruptives généralisées, de passe- droit et de clientélisme.

On s’en rappelle, dans les années 2000, le fils du gros ponte qu’était Abdelhameid Melzi, ex. puissant patron de la Résidence d’Etat, aujourd’hui incarcéré, avait battu à mort et défenestré un jeune, sans qu’il n’eût été inquiété part la justice. Et dans les annales de cette dernière, bien de nombreux autres cas d’impunité de crimes et délits, à tous les niveaux, grâce à l’entrisme ou l’argent sale et taché de sang.

Aussi et en bousculant son Exécutif, dimanche 31/08 en réunion du Conseil des ministres, pour l’élaboration d’un projet d’ordonnance cadrant dans la lutte contre ces phénomènes qui faisant tâche d’huile, ouvrant la voie à des gangs de cités et quartiers pour en découdre, armes blanches en main, le Président entend rétablir, dans les faits l’autorité de l’Etat et sa responsabilité de veiller à la quiétude sociale et à la protection des personnes et des biens.

Ainsi, le texte de loi pour lutter contre les bandes hors la loi, en particulier et le port d’armes blanches, en général, a été promulgué avec diligence, mercredi 03/09

Répondant à l’instruction de Tebboune de «lutter, sans relâche, contre le phénomène de bandes criminelles de quartiers», il vise à « Interdire l’importation, la vente, la possession, l’utilisation ou la fabrication d’armes blanches, sabres et poignards» et, en même temps, à exclure « les personne condamnées, membres de ces bandes, des procédures de grâce »; surtout à « Instituer des mesures légales devant protéger les différents corps de sécurité, chargés de lutter contre ces bandes».

Le texte, bienvenu, stipule que toute personne impliquée dans une bataille de gangs, encourt des peines allant de deux ans de prison ferme à la réclusion criminelle et la perpétuité, au cas où «la rixe, la rébellion ou la réunion a entraîné la mort d’une personne, autre que les membres de la bande» est-il précisé.

Egalement, le texte prévoit une peine d’emprisonnement de «5 à 12 ans et une amende de 500.000 DA à 1.200.000 DA pour quiconque fabrique ou répare une arme blanche dans un atelier légal ou illégal ou dans tout autre en droit, ou importe, distribue, transporte, vend, propose à la vente, achète ou achète pour la revente ou stocke des armes blanches au profit d’une bande de quartiers, en connaissance de son objet».

Il prévient aussi que toute personne ayant connaissance d’une des infractions prévues par la présente ordonnance et qui n’en a pas aussitôt averti les autorités compétentes, encourt «une peine d’emprisonnement de six mois à deux ans et d’une amende de 60.000 DA à 200.000 DA», mettant en exergue que «Les victimes, les témoins et les dénonciateurs sont protégé par la loi», soulignant, dans cet ordre d’idées, qu’une peine d’emprisonnement «d’un an à cinq ans et d’une amende de 100.000 DA à 500.000 DA», contre «toute personne qui recourt à la vengeance, l’intimidation ou la menace, sous quelque forme que ce soit et de quelque manière que ce soit, contre les victimes, témoins, dénonciateurs ou contre les membres de leurs familles ou des autres personnes qui leur sont proches».

En définitive, une batterie de mesures qui repose sur la volonté ferme du Président de la République d’en finir avec ce véritable cauchemar du citoyen, dont les potentiels auteurs sont exclus de toute mesure de grâce, mais qui semblent pourtant encore imparfaits pour assécher le lit de ‘’la mauvaise graine’’.

Ces mesures de rétorsion gagneraient à boucher toutes les brèches où pourraient s’engouffrer la criminalité, de par une révolution du système pénitentiaire et carcéral.
De ce point de vue, il est de notoriété publique que les centres pénitenciers tels qu’existant aujourd’hui, font plus office de lieux ‘’de recyclage’’ que de ‘’rédemption’’ effective.

Si le pouvoir politique en place durant ’’les années noires’’ qu’a connues le pays, n’avait pas hésité à ouvrir des camps de prison dans les régions de l’extrême Sud, pour interner des militants d’un parti politique, pourtant légal à ce moment- là, qu’est ce qui empêcherait d’entrevoir la même démarche, aujourd’hui, contre une frange de la société qui aura délibérément opté, en l’absence de l’autorité de l’Etat, pour la voie des grands crimes, souvent barbares et crapuleux ?
La question mérite d’être posée.
Noufel Bousshaki

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