C’est aujourd’hui vendredi que l’Algérie a célébré la date historique de sa glorieuse révolution armée. L’évènement coïncide avec la journée sacrée des marches populaires pacifiques, amorcées depuis le 22 février passé et qui ont fait tomber l’ancien régime.
Une symbolique obstinée et subliminale ?
Sans vouloir tomber dans le bras de fer, assujetti à de vives polémiques, qui met aux prises le mouvement populaire aux tenants du pouvoir actuel, il y a lieu de retenir cette singularité où les deux camps mettent en avant, chacun suivant ses horloges, l’esprit de Novembre.
En soi, une telle occurrence met du baume au cœur. Notamment du côté des jeunes générations, qui forment le gros des troupes du hirak.
Dans leurs slogans, il est coutumier de les entendre invoquer les grands noms de la révolution, de personnalités nationales intègres et porter aux nues les héros d’hier, encore vivants.
Un peu comme si l’Histoire était revisitée et tirée de l’ignorance où elle se noyait, sur la berge de leur indifférence.
Fallait-il que la prédation, la prébende et la corruption culminent au pays de Ben Mhidi, Amirouche, Boumediene, Boudiaf et toute la pléiade d’icônes historiques, invétérés ascètes au service exclusif de leurs pays et de leur peuple, réanimât la flamme des idéaux sacralisés de Novembre, fait d’amour sans parjure à la patrie, de justice sociale et de dignité.?
En cela, le peuple qui n’avait presque plus que les hauts faits d’arme de la sélection nationale de football pour crier sa fierté, refoulée, d’algérien pur jus, semble se réapproprier ses atavismes les plus éloquents, ses référents les plus sûrs et ses constantes les plus fiables.
Que ce soit à l’occasion d’un bras de fer ou d’un dialogue de sourds, cela importe peu, l’essentiel est cette marche gravie dans la quête d’une Histoire à réhabiliter dans le sens de l’idéal voulu par ceux qui lui ont offert leur propre vie. C’est tout à fait, là, l’esprit de Novembre !
A.K.