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Législatives : entrée en force des jeunes à l’APN

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Les jeunes députés, pour la plupart des universitaires, issus des législatives du 12 juin 2021, enregistrent une entrée en force à la nouvelle Assemblée populaire nationale (APN), ce qui constitue un acquis indéniable et fondamental pour les institutions de la République qui amorcent un renouvellement de la classe politique, au moment où la représentation féminine marque le pas et accuse un recul au sein de l’Assemblée, comparativement à la précédente législature.

L’émergence des jeunes à l’occasion de cette 9ème législature dénote de la ferme volonté et de la forte conviction de cette frange de la société de reprendre le flambeau pour l’édification de l’Algérie nouvelle, prônée par le président de la République, Abdelmadjid Tebboune, qui n’a jamais cessé d’appeler les jeunes à « s’impliquer » dans la vie politique, de manière à apporter du sang neuf et de nouveaux visages aux institutions de la République.

La percée des jeunes députés dénote aussi de leur engouement, perçu comme une preuve de confiance en le projet de la nouvelle Algérie, porté par le président de la République.

A cet égard, les chiffres provisoires communiqués par l’Autorité nationale indépendante des élections (ANIE), présidée par Mohamed Charfi, le confirment puisque sur les 373 députés hommes, soit 91,65% de la composante globale de l’APN, 140 sont âgés de moins de 40 ans, soit 34,04% et 267 sont âgés de plus de 40 ans, soit 65,60%.

En plus de leur jeune âge, 305 sur les 373 nouveaux députés jouissent d’un niveau universitaire, ce qui représente un taux appréciable de 74,94%, selon M. Charfi, qui rappelle que plus de 13 000 jeunes étaient candidats à ces élections sur les 10.468 candidats partisans et 12 086 candidats indépendants.

Pour rappel, le président de la République, Abdelmadjid Tebboune, avait relevé, dans un de ses entretiens à la presse, « un engouement de la part des jeunes pour ces législatives ».

En ce sens, la percée des jeunes députés dans la nouvelle Assemblée était prévisible du fait que la Constitution amendée en 2020 encourage la jeunesse à participer à la vie politique, ce qui a été concrétisé lors des législatives du 12 juin, premier rendez-vous électoral organisé après l’adoption de de la nouvelle Constitution par voie référendaire le 1er novembre 2020.

En outre, la présence « remarquable » des jeunes universitaires fait suite à la décision du président de la République de réviser la condition d’âge et d’augmenter au tiers le quota des jeunes universitaires sur les listes électorales, d’une part, et d’inciter, d’autre part, à l’encouragement de la représentation de la femme, en parité et égalité, sur les listes électorales afin d’abroger le système des quotas.

Dans ce sillage, l’article 73 de la Constitution stipule que « l’Etat veille à réunir les moyens institutionnels et matériels à même de développer les capacités de la jeunesse et à encourager son potentiel créatif. L’Etat encourage la jeunesse dans la participation à la vie politique ».

« Je sais qu’il y a un engouement pour ces législatives, notamment chez les jeunes, alors que tout récemment, ils ne s’inscrivaient même pas sur les listes électorales », avait indiqué le président Tebboune, précisant que « plus de 50% de la population a moins de 30 ans en Algérie ».

Il avait également instruit, lors d’une réunion périodique du Conseil des ministres (21 mars 2021), de prendre toutes les dispositions relatives à l’appui et à l’encouragement de la participation des jeunes aux élections législatives, ordonnant ainsi de leur assurer la gratuité des salles, des affiches publicitaires et de leur impression, ainsi que de charger les services des walis de créer un mécanisme administrativement adéquat.

Dans le même sens, il a été publié dans le Journal officiel du 5 mai 2021 le décret exécutif fixant les modalités de prise en charge par l’Etat des dépenses de la campagne électorale des jeunes candidats indépendants âgés de moins de quarante (40) ans le jour du scrutin.

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Dans une déclaration à l’APS, l’universitaire Laid Zoughlami a qualifié le « rajeunissement de l’APN » de « saut qualitatif » pour cette institution, regrettant que « certains observateurs reprochent à ces jeunes leur manque d’expérience ».

A ce propos, il a fait observer que « d’anciens députés, autrement plus âgée et plus expérimentés, s’étaient distingués par des affaires de corruption et d’argent sale au sein de l’ancienne APN », rejetant ainsi tous « les qualificatifs qui accablent ces jeunes députés ».

Pour cet enseignant à Institut des sciences de l’information et de la communication, « il est temps de donner la chance à ces jeunes et de prouver leurs capacités et compétences », relevant que « l’âge de 40 se situe entre les deux générations, les anciennes et les nouvelles d’où la capacité des jeunes députés d’apporter un plus sur le plan qualitatif à l’APN ».

Députées-femmes : une présence moins nombreuse, mais qualitative

A l’inverse des jeunes, les députées-femmes sont moins nombreuses au sein de la nouvelle APN, comparativement à leur présence dans la précédente Assemblée.

Elles sont représentées à hauteur de 8,35% dans la nouvelle composante de l’Assemblée, se contentant de 34 sièges sur les 407 que compte l’APN, selon les résultats provisoires annoncés par l’ANIE. Elles étaient 146 députées dans la précédente Assemblée, mais cela a été rendu possible par l’ancien système de quotas, instauré en 2012 et qui est désormais supprimé.

Pour rappel, 8.305 femmes s’étaient portées candidates dans des listes indépendantes ou partisanes au titre des législatives du 12 juin 2021.

A ce propos, M. Zoughlami a indiqué qu’il préférait « la qualité à la quantité », faisant allusion à la précédente législature qui comptait un nombre plus important de députées. Il a ainsi relevé que les 34 députées ont été élues « haut la main, grâce à leurs compétences ».

Il s’est dit aussi « convaincu » que « contrairement aux députées de l’ancienne Assemblée, celles de 2021 apporteront un plus à l’APN et au champ politique algérien », rappelant que « la femme algérienne a déjà marqué sa présence de fort belle manière en occupant des postes dans divers secteurs et domaines ».

De son côté, le sociologue Fatima Oussedik, a appelé à « appliquer la loi pour que l’élément féminin soit davantage plus présent » dans les Assemblées élues.

En ce sens, la Constitution stipule dans son article 59 que « l’Etat oeuvre à la promotion des droits politiques de la femme en encourageant ses chances d’accès à la représentation dans les assemblées élues », alors que l’article 68 énonce que « l’Etat oeuvre à promouvoir la parité entre les hommes et les femmes sur le marché de l’emploi. L’Etat encourage la promotion de la femme aux responsabilités dans les institutions et administrations publiques ainsi qu’au niveau des entreprises. »

Force est de reconnaitre que la Constitution accorde une place de choix à la femme, notamment en ce qui concerne la parité des droits et devoirs avec les homme, ce qui a permis à la femme algérienne de bénéficier d’une protection juridique dans la vie sociale.

A cet effet, le rôle attendu de la femme au sein des Assemblées élus consiste à contribution dans la prise de décision de manière à mettre en place des institutions qui reposent sur le socle de l’équité et du respect des libertés.
R. N.

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