Le président de la République de Turquie, Recep Tayyip Erdogan, entame dimanche une visite d’amitié et de travail de deux jours en Algérie, à l’invitation du président de la République Abdelmadjid Tebboune, qui sera axée sur l’examen des voies et moyens de renforcer les liens de coopération bilatérale algéro-turque et de se concerter sur les questions internationales d’intérêt commun.
Lors de cette visite, « les deux présidents auront des échanges sur les moyens et voies de renforcer des liens unissant les deux pays frères, l’élargissement des domaines de coopération bilatérale et de la concertation sur les questions internationales d’intérêt commun », a indiqué un communiqué de la présidence.
A l’ordre du jour des discussions algéro-turques: les relations bilatérales. Les deux Etats envisagent, selon des sources diplomatiques et médiatiques, de créer une instance qui aura pour mission de définir et de gérer ce qui devrait être un « partenariat d’exception »: le Haut conseil de coopération stratégique algéro-turc.
« Nos pays doivent renforcer leurs relations sur tous les plans, et pas uniquement en matière économique et culturelle. Ce sera le rôle du Haut conseil de coopération stratégique algéro-turc qui devrait prendre forme dans le cadre d’un protocole d’accord que les deux Présidents signeront durant cette visite », a indiqué un diplomate turc à la veille de la visite du président Erdogan à Alger.
La dernière visite du président Erdogan effectuée en février 2018 à Alger, augure selon la même source, d’une nouvelle phase dans les relations entre l’Algérie et la Turquie, à commencer par la promptitude de Recep Tayyip Erdogan à répondre à l’invitation officielle de son homologue algérien, transmise il y a moins de trois semaines, lors d’une rencontre avec le chef de la diplomatie turque Mevlüt Cavucoclu.
Le président turque sera, de surcroit, le premier chef d’Etat a effectuer une visite en Algérie après l’élection du président de la République Abdelmadjid Tebboune.
La visite du président Erdogan à Alger intervient dans le sillage de la Conférence internationale sur la Libye, qui s’est tenue le 19 janvier Berlin, à laquelle les deux présidents Abdelmadjid Tebboune et Erdogan ont participé.
La visite intervient aussi après la réunion sur la Libye, qui s’est tenue jeudi à Alger. Les ministres des Affaires étrangères de pays voisins de la Libye, ont exhorté les belligérants libye ns à s’inscrire dans le processus de dialogue politique, sous les auspices des Nations-Unies, avec le concours de l’Union Africaine (UA) et des pays voisins de la Libye, en vue de parvenir à un règlement global de la crise loin de toute ingérence étrangère
Booster l’économie et discuter des questions d’intérêt commun
La visite du président Erdogan à Alger, sera selon toute vraisemblance, l’occasion de booster encore plus l’économie et le volume des investissements et discuter des questions internationales d’intérêt commun.
Au plan économique, plusieurs centaines de sociétés turques sont déjà présentes en Algérie, notamment dans la construction, les services et le commerce. En février 2018, lors de la visite de Recep Tayyip Erdogan à Alger, les deux pays avaient signé des accords de partenariat et de coopération ainsi que des mémorandums d’entente dans les secteurs de l’énergie, de l’agriculture, du tourisme, de l’enseignement supérieur, de la culture et de la diplomatie.
M. Erdogan sera accompagné, lors de sa visite dimanche, d’une importante délégation ministérielle dont feront partie des hommes d’affaires et patrons d’entreprise, indiquent les médias turcs, sachant déjà que les échanges commerciaux entre les deux pays, sur les onze derniers mois, s’élèvent à plus de 4 mil liards de dollars. Les exportations sont de l’ordre de 2,015 milliards de dollars et les importations de 2,049 milliards de dollars.
Au total, près de 800 entreprises turques, qui emploient près de 30 000 personnes, activent actuellement à travers le territoire national. Une société mixte algéro-turque a été créée en 2016 en vertu d’un protocole d’accord signé entre l’Entreprise portuaire d’Arzew (EPA) et la société turque de sidérurgie « Tosialy ».
Les Turcs, dont le pays est lié par un traité d’amitié et de coopération avec l’Algérie depuis mai 2006, sont en outre intéressés par le marché algérien du textile. Le complexe intégré des métiers du textile (Tayal) de Relizane, implanté dans la zone de Sidi Khettab, et surtout connu pour la qualité et l’innovation, des facteurs importants pour la commercialisation des produits tant en Algérie qu’à l’international.
R. N.