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Le président Tebboune à propos du soutien de la France au pseudo plan d’autonomie marocain pour le Sahara occidental : « Une grave erreur »

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Le soutien apporté par la France au pseudo « plan d’autonomie » marocain pour le Sahara occidental est « une grave erreur », a affirmé le président de la République, M. Abdelmadjid Tebboune, rappelant au président français Emmanuel Macron les obligations de son pays, membre permanent du Conseil de sécurité de l’ONU, supposé garant de la légalité internationale.

« Nous avons parlé avec le président Macron plus de 2 heures 30 en marge du sommet du G7 à Bari, le 13 juin dernier. (…) Il m’a alors annoncé qu’il allait faire un geste pour reconnaître la « marocanité » du Sahara occidental, ce que nous savions déjà. Je l’ai alors prévenu?: « Vous faites une grave erreur?! Vous n’allez rien gagner et vous allez nous perdre » », a déclaré le président de la République au journal français « l’Opinion ».

« Et vous oubliez que vous êtes un membre permanent du Conseil de sécurité, donc protecteur de la légalité internationale », a-t-il ajouté dans un entretien à ce quotidien.

Affirmant que le conflit au Sahara occidental est « une question de décolonisation pour l’ONU qui n’a toujours pas été réglée », le président de la République a rappelé que « l’indépendance de l’Algérie a été obtenue après cent trente ans de combat ».

Le président de la République a relevé, dans ce contexte, que « la Cour internationale de Justice a dit (dans un avis consultatif rendu en 1975) qu’il n’y avait aucun lien de tutelle entre le Sahara occidental et le Maroc, si ce n’est des relations économiques », et que la justice européenne, à son tour, « reconnaît progressivement les droits des Sahraouis ».

Le président de la République, qui s’est longuement confié à l’Opinion, a assuré, par ailleurs, que l’Algérie est « dans la réaction » avec le Maroc.

« C’est presque un jeu d’échecs où nous sommes contraints de répondre à des actes que nous jugeons hostiles », a-t-il soutenu, relevant que « le Maroc a été le premier à vouloir porter atteinte à l’intégrité de l’Algérie avec son agression en 1963, neuf mois après l’indépendance, une agression qui a fait 850 martyrs ».

Le président de la République a déploré, à ce propos, les « visées expansionnistes » qu’a toujours eues le Maroc, citant pour preuve, la reconnaissance tardive de la Mauritanie.

« Il n’a reconnu la Mauritanie qu’en 1972, soit douze ans après son indépendance », a-t-il regretté.

Il a rappelé, en outre, que « c’est encore les autorités marocaines qui ont imposé le visa aux ressortissants algériens en 1994 après les attentats de Marrakech ».

« Nous leur avons récemment interdit le survol de notre espace aérien parce qu’ils réalisent des exercices militaires conjoints avec l’armée israélienne à notre frontière, ce qui est contraire à la politique de bon voisinage que nous avons toujours essayé de maintenir », a-t-il expliqué.

Néanmoins, le président de la République a reconnu que les deux pays « devront mettre un terme à cette situation un jour ».

« Le peuple marocain est un peuple frère pour lequel nous ne souhaitons que le meilleur », a-t-il conclu.

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