L’affaire visant un présentateur de la chaîne française d’information en continu BFM TV, Rachid M’Barki, mis en cause pour des sujets ayant subi une influence extérieure au profit notamment du Maroc, est liée à une vaste entreprise de désinformation pilotée par une officine sioniste, révèle mercredi une enquête d’un consortium international de 100 journalistes.
« Quand l’un des nôtres court-circuite la chaîne hiérarchique, ça pose problème », a réagi mercredi le directeur général de BFM TV, Marc-Olivier Fogiel, sur France Inter, après avoir diligenté une enquête interne et suspendu le journaliste franco-marocain de 54 ans.
Selon cette enquête du collectif de journalistes Forbidden Stories, cette affaire est liée à une vaste entreprise de désinformation pilotée par une officine sioniste, qui vendrait ses services dans le monde entier. Les journalistes d’investigation ont pu rencontrer un responsable de cette officine, désignée sous le nom de « Team Jorge ».
Décrit comme le maître d’œuvre de ces opérations de diffusion de ces « informations » distillées par l’agence sioniste de désinformation, il leur a affirmé, démonstration à l’appui, pouvoir créer automatiquement de faux comptes en ligne, générer automatiquement du contenu sur les réseaux sociaux ou pirater des emails ou des comptes Telegram, pour influencer des campagnes électorales notamment.
Il se fait aussi appeler « Michael », « Joyce Gamble » ou « Coral Jaime » et dispose de plusieurs adresses email et de numéros de téléphones dans différents pays mais se nomme en réalité Tal Hanan et est à la tête de deux sociétés opérant dans la sécurité et le renseignement : Sol Energy et Denoman.
Il est entre autres décrit comme un spécialiste des explosifs ayant servi dans les forces spéciales sionistes et comme ancien officier de liaison de Tsahal, l’armée sioniste, auprès du commandement des forces spéciales de la sixième flotte des Etats-Unis. Dans le cas de Rachid M’Barki sur BFM TV, les brèves diffusées à l’antenne avaient notamment pour objectif de servir la propagande du Makhzen.
L’ancien présentateur du journal de la nuit a été dispensé par la chaîne française depuis la mi-janvier, après la diffusion de « multiples contenus non validés » par sa hiérarchie et servant la propagande du Maroc, qui a normalisé ses relations avec l’entité sioniste en décembre 2020.
La direction du média lui reproche particulièrement la diffusion d’un sujet re latif à un forum économique entre le Maroc et l’Espagne organisé en juin 2022, et dans lequel le journaliste défend les thèses du Makhzen concernant le Sahara occidental occupé. Dans une vidéo largement partagée sur les réseaux sociaux, Rachid M’Barki évoque la tenue de ce forum dans la ville occupée de Dakhla qu’il a présentée comme relevant du territoire marocain.
Selon le directeur général de BFM TV, Marc-Olivier Fogiel, le présentateur « s’arrangeait pour demander (des) images à la dernière minute » pour illustrer des brèves, « une fois que le rédacteur en chef était pris sur une autre tranche et avait validé l’ensemble de son journal ».