La compagnie d’assurances Macir Vie, spécialisée dans l’assurance de personnes est pionnière en matière de digitalisation de ses services. Son président-directeur-général, Hakim Soufi se réjouit des résultats obtenus par sa compagnie depuis le lancement du service e-paiement en mars 2017. Dans cet entretien accordé au site électronique « timesalgerie.com », le PDG de Macir Vie garde le cap sur le développement du service e-paiement qui permettra à sa compagnie, selon ses prévisions, de réaliser un chiffre d’affaires oscillant entre 25 et 30% dans les cinq années avenir.
Macir Vie est l’une des entreprises algérienne qui a mis le paquet sur le digital. A quoi obéit-elle -votre stratégie de dématérialisation des services de votre compagnie ?
Notre stratégie est simple, elle consiste à négocier notre virage numérique afin d’apporter premièrement une souplesse en interne dans nos échanges d’informations et dans la qualité de la remontée d’informations. Le tout en temps réel et dans un second temps mettre en place un écosystème tellement agréable à notre clientèle pour ses modalités de souscriptions d’une part et le suivi de ses sinistres d’autre part. Ainsi, le concept est clair, l’outil informatique ou le digital en soi permets à la compagnie de diminuer ses couts d’exploitation tout en optimisant ses ressources et se concentrer sur l’acquisition et la fidélisation de sa clientèle. En conclusion, cette digitalisation n’est pas un effet de mode mais permets à la compagnie de sortir du lot en consacrant le principe de rationalisation, d’optimisation et d’efficacité sur tous les aspects de sa gestion.
Vous avez lancé le service du paiement électronique qui permet à vos clients de souscrire à une assurance voyage par internet. Avez-vous obtenus des résultats escomptés et la clientèle algérienne est-elle au rendez-vous ?
Nous avons lancé notre plate-forme électronique de paiement depuis Mars 2017. Nous sommes en avril 2018, les chiffres sont tombés et nous sommes trés fier de constater que la plate-forme enregistre des résultats plus que convaincants en représentant près de 1,8% de notre chiffre d’affaire global. Ainsi, juste pour être factuelle, de janvier à mars 2018, nous avons enregistré un résultat, en termes de chiffres d’affaires, de 36% par rapport à toute la période de 2017 et ce n’est que le premier trimestre. Donc cela nous renseigne que l’adoption de ce nouveau mode de souscriptions est une réalité factuelle et que ça fonctionne très bien. Et les algériens sont en train d’utiliser ce canal qui devient un véritable vecteur de croissance. En effet, il ne faut pas oublier que les compagnies d’assurances ont la possibilité de vendre leurs produits à travers 03 canaux à savoir les banques, les courtiers et les agents généraux. Aujourd’hui de manière naturelle un nouveau canal de distribution se mets peu à peu en place à la faveur de la législation et en faveur de la demande de la clientèle et ce nouveau canal fonctionne c’est le E-Paiement. Je peux vous dire que je suis personnellement ravi de ce succès et je pense qu’il va rapidement sur les 05 années à venir devenir un des plus importants canaux de distribution pour atteindre près de 25 voire 30% de notre chiffre d’affaires et je suis optimiste à ce sujet
«Ainsi, juste pour être factuelle, de janvier à mars 2018, nous avons enregistré un résultat, en termes de chiffres d’affaires, de 36% par rapport à toute la période de 2017»
Quels sont les autres services qui sont digitalisés où comptez-vous digitaliser à l’avenir ?
Dans un premier temps, nous comptons améliorer l’expérience utilisateur en donnant la possibilité à nos clients de souscrire pour plusieurs personnes sur la même interface sans avoir à faire un contrat, le payer et en refaire un autre, non ! Désormais, nos clients qui voyage en couple et/ou famille auront la possibilité de souscrire sur la même interface jusqu’à 10 personnes pour ensuite clôturer l’opération de souscription et payer les contrats en une fois avec envoi immédiat sur leur messagerie. D’autre part, nous allons apporter la possibilité de souscrire à nos produits à travers une application dédiée centrée sur nos clients. En effet, une application sera déployé pour déclarer ses sinistres, pour pouvoir appeler l’assisteur en cas de sinistres à l’étranger, de visualiser son contrat ou l’état d’avancement de ses remboursements, de recevoir des newsletters en format « push » qui donneront toutes nos actualités à nos clients. Enfin ces derniers pourront trouver sur le site les conditions générales de leur contrat, ils pourront avoir une visibilité sur les ventes flash que nous opérerons pendant des périodes ciblées bref tout un panel de services à fortes valeurs ajoutées qui feront que nos clients aimeront et se sentiront à l’aise tant lors du processus de souscriptions que durant la phase de remboursement d’éventuels sinistres. C’est tout un chantier mais c’est terriblement excitant car il y’a beaucoup de travail et c’est tout un nouvel univers à découvrir et à faire découvrir
Les pouvoirs publics tout comme l’ensemble des acteurs économiques estiment qu’il est impératif de développer le e-paiement. Que préconisez-vous pour rattraper le retard enregistré dans la réalisation de ce chantier ?
Tout simplement il faut trés vite démocratiser le E-Paiement autrement dit il faudrait que les textes d’application puissent être, trés rapidement, édités par le législateur en prenant en considération le fait d’autoriser les PME/PMI/TPE. Par ailleurs, il va falloir diminuer le cout de la connexion et augmenter la bande passante pour donner plus de flux et permettre de transporter en haute disponibilité de la data et de la voix sans souci de perte de connectivité. Sans oublier de lancer le wifi outdoor et sécuriser les connexions. En résumé il faut avoir un cap trés clair qui est celui de mettre à disposition des entreprises de toutes tailles d’une part et des ménages d’autre part une formidable offre à trés large spectre en connexion internet pour que les services internet explosent dans notre pays. C’est à ce prix que nous pourrons dématérialiser, tracer et capter de la monnaie et donc mettre en place une véritable économie numérique tout en développant des offres de services provenant des entreprises et des stratus pour déclencher ce qui nous manque dans notre pays de l’innovation servant l’économie de notre pays et pourquoi pas faire exister des « licornes » qui s’exporteront depuis notre pays vers le monde. L’idée est que nous sommes capables de le faire et que nous n’avons aucun complexe à le dire et à le faire dans notre pays, pour notre pays et par notre pays.
Hacène Nait Amara