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Feux de forêts : la protection civile mise à rude épreuve

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Les feux de forêts se sont multipliés ces derniers jours à Bouira, obligeant les unités de la protection civile d’intervenir dans des lieux et conditions difficiles pour éteindre les flammes, qui ont décimé plus de 140 hectares depuis juin dernier à ce jour, selon un dernier bilan des services de la protection civile.

La hausse des températures en ce début de la période estivale, ainsi que quelques actes d’incivisme liés à des petits feux domestiques incontrôlés ou non éteints demeurent les principaux facteurs de la majorité des incendies enregistrés depuis le début du mois de juin dernier.

«Durant la période allant de 1er juin jusqu’au 3 juillet, nous avons enregistré 168 incendies qui ont ravagé 143 hectares de forêts, 70 ha de céréales et 2874 arbres fruitiers», a expliqué à l’APS le chargé de la communication de la protection civile, le sous-lieutenant Youcef Abdat. Dimanche, deux nouveaux incendies ont été enregistrés sans causer toutefois de dégâts.

«Le plus dangereux incendie que les unités de la protection civile ont enduré deux jours durant était celui qui s’est déclaré dans la forêt d’Assif Assemadh (M‘Chedallah), où le dispositif déployé sur place avait trouvé d’énormes difficultés pour éteindre les flammes.

«Nos unités ont souffert durant cette intervention en raison de l’absence de pistes d’accès, car il s’agit d’une forêt dense et inaccessibles. Nos éléments ont du laisser loin leurs camions pour y accéder à pied dans ce sanctuaire pour tenter d’éteindre les flammes», a expliqué le sous-lieutenant Abdat.

Vingt-six (26 ha) de forêts ont été décimés par cet incendie, qui a failli même atteindre des habitations, selon le même responsable. «Heureusement que nos unités ont l’habitude de travailler et d’intervenir dans ce genre de lieux périlleux et dans des conditions difficiles.

Le nombre des incendies est inquiétant, c’est pour cela que les populations riveraines doivent nous aider à lutter contre ce phénomène qui menace la faune et la flore», a souligné le chargé de la communication de la protection civile.

Dans le village montagneux d’Aguouillal, les habitants avaient vécu une journée d’horreur et de panique suite à un géant incendie qui s’est déclaré non loin de leurs maisons. «Les flammes ont failli nous dévorer, n’était notre intervention et le soutien fort des unités de la protection civile dépêchées sur les lieux», a témoigné Nabil, un jeune citoyen du village.

«Les habitations ont été finalement épargnées, mais les flammes ont tout réduit en cendre, dont notamment plus de 120 arbres fruitiers entre figuiers et oliviers», a-t-il dit. «Ce jour là, nous avons beaucoup souffert. Les pompiers avaient trouvé du mal à intervenir en raison des difficultés d’accès et des rafales de vents qui poussaient plus les flammes vers la zone d’habitations», ajouté Nabil.

Dans la plupart des endroits, les sapeurs pompiers se trouvent obligés de déployer tout leur génie pour tenter de maîtriser le feu et éviter les dégâts. «Dans leurs interventions sur les terrains difficiles d’accès, ils sont contraints d’utiliser des matériels manuels (pelles, sous pompes) pour éteindre ou repousser les flammes», indiqué le sous-lieutenant Abdat.

«Le soutien des populations riveraines dans la préservation du couvert végétal dans les zones forestières est indispensable, car les citoyens doivent œuvrer, eux aussi, à sensibiliser sur la nécessité de lutter contre ce genre de phénomène», a souligné le même responsable. Le dispositif de lutte contre les incendies avait déjà été lancé à Bouira avec l’installation de deux colonnes mobiles.
R. N.

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