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États-Unis – Iran : Trump joue la carte de l’apaisement

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Le président des Etats-Unis, Donald Trump, a joué mercredi la carte de l’apaisement avec l’Iran, éloignant pour l’heure le spectre d’une escalade militaire même si la tension reste «palpable» entre les deux pays depuis que le général iranien Qassem Soleimani a été tué dans un raid américain à Baghdad.

Donald Trump qui se disait «prêt à la paix», éloigne pour l’heure le spectre d’une escalade militaire même si la tension restait «palpable» et de nombreuses questions en suspens, en dépits de son annonce de l’imposition immédiate de nouvelles sanctions économiques contre Téhéran.

L’Iran a lancé dans la nuit de mardi à mercredi 22 missiles sol-sol dans le cadre d’une opération dite «Martyr Soleimani», ciblant les bases de Aïn al-Assad (ouest) et Erbil (nord), où sont stationnés certains des 5.200 soldats américains déployés en Irak, en riposte à l’assassinat du général iranien Qassem Soleimani, tué dans un raid américain vendredi dernier à Baghdad.

Dans une interview à l’agence de presse, IRNA, l’ambassadeur et représentant permanent de l’Iran auprès de l’ONU, Majid Takht Ravanchi, a déclaré que «l’administration américaine «hésite à dialoguer avec l’Iran», assurant que la République Islamique «ne sera pas trompée par le président américain qui lui proposera sa coopération alors qu’il aura imposé des sanctions sans précédent».

Pour le diplomate iranien, M. Trump «prétend que les Etats-Unis sont prêts à coopérer avec l’Iran, alors qu’il cherche à intensifier les sanctions contre Téhéran». Il a qualifié d’»incroyable» l’offre américaine de coopération, ajoutant que tant que les Etats-Unis persistent «dans l’animosité», les négociations seraient «vides de sens», soulignant que les nombreuses sanctions américaines contre l’Iran «pourraient être considérées comme un terrorisme économique», et «contraires à la loi et aux règlements internationaux».

M. Ravanchi a aussi déploré le refus de visa américain pour le ministre iranien des Affaires étrangères Mohammad, Javad Zarif, qui devait assister à une réunion du Conseil de sécurité de l’ONU pour examiner la plainte iranienne concernant une frappe aérienne ciblée contre le général Soleimani, Commentant l’effort de paix d’Hormuz (ESPOIR), le diplomate onusien qui a précédemment insisté sur la coopération des gouvernements régionaux pour rétablir la paix et la stabilité, a souligné que les Etats de la région sont arrivés à la conclusion que le maintien de la sécurité dans la région «n’est pas possible en recourant à des forces étrangères».

De son côté, la diplomatie iranienne, qui a assuré que «nous ne cherchons pas l’escalade ou la guerre», a fermement condamné jeudi, la récente déclaration du secrétaire général de l’OTAN, Jens Stoltenberg, qui «a justifié» l’assassinat du général iranien Qassem Soleimani sur ordre du président américain Donald Trump, la qualifiant de «flagrante violation des principes et des règles du droit international».

La diplomatie iranienne a en outre regretté que l’Alliance atlantique soit transformée en «outil pour justifier les actions de l’Occident à sa tête les Etats-Unis pour atteindre de néfastes objectifs politiques».

Mercredi, M. Trump «a demandé» à M. Stoltenberg une plus grande implication de l’OTAN au Moyen Orient, et les deux hommes se sont accordés sur le fait «que l’OTAN pourrait contribuer davantage à la stabilité régionale», selon un communiqué de l’Alliance.

Appels à la désescalade face à l’Iran

En dépit de ces déclarations, la Chambre américaine des représentants qui est dominée par les démocrates, devrait se prononcer jeudi sur un texte visant à empêcher Donald Trump de faire la guerre à l’Iran, selon la chef des démocrates, Nancy Pelosi, qui préside la Chambre. «Pour honorer notre devoir d’assurer la sécurité du peuple américain», la Chambre va ainsi se prononcer sur une résolution «visant à limiter les actes militaires du président à l’égard de l’Iran», a-t-elle ajouté.

Reprochant une nouvelle fois à M. Trump d’avoir fait tuer la semaine dernière le général iranien Qassem Soleïmani à Baghdad, la présidente de la Chambre a toutefois estimé qu’il s’agissait d’une «frappe militaire disproportionnée et provocatrice» décidée «sans consulter le Congrès», qui «a mis en danger nos militaires, diplomates et concitoyens en créant le risque d’une grave escalade des tensions avec l’Iran».

Plusieurs membres de l’opposition démocrate s’interrogent sur la légalité de la frappe pour «éliminer» Soleimani, et sur la réalité d’attaques «imminentes» que le général iranien préparait, selon l’administration américaine, contre les intérêts américains.
Les républicains et les démocrates ont lancé mercredi au Congrès un rare message «uni» en faveur d’une désescalade militaire face à l’Iran, après des tirs de missiles iraniens sur des bases abritant des soldats américains en Irak.

Les élus de la Chambre des représentants puis les sénateurs étaient informés, à huis clos, de la situation par de hauts responsables de l’administration de Donald Trump.
R. I.

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