La politique économique avisée de l’Etat, évoquée par le président de la République, M. Abdelmadjid Tebboune, dans son discours devant les deux chambres du Parlement, a porté ses fruits, les indicateurs de l’économie algérienne étant au vert malgré de multiples crises mondiales, et ce, grâce à l’encouragement de la production nationale, au coup de frein à l’importation anarchique, à la généralisation de la numérisation et à l’amélioration de la gouvernance ces quatre dernières années, ont estimé des économistes.
Dans son discours à la Nation, lundi, le président de la République a rappelé que par le passé, les méthodes d’investissement usaient et abusaient de l’argent public, ce qui a altéré la confiance entre le citoyen et l’Etat, et « la production nationale était reléguée au profit de l’importation et de la surfacturation ». Mais, a-t-il ajouté, ces dernières années, l’Etat a réussi à « moraliser les domaines économique et financier grâce à la volonté des Algériens et des Algériennes ».
A ce propos, l’économiste El Houari Tigharsi a relevé que la politique de l’Etat avait réussi ces dernières années à « changer la donne » en passant d’une importation intensive à la promotion de la production locale et à l’investissement, avec l’encouragement des exportations hors hydrocarbures.
M. Tigharsi a cité, à titre d’exemple, les nombreux opérateurs économiques qui se sont tournés, ces dernières années, vers l’investissement dans les cultures stratégiques à l’instar de la betterave sucrière et des huiles, qui étaient auparavant importés par l’Algérie à prix exorbitants.
« Le président de la République a été clairvoyant en concentrant les efforts sur la problématique de la sécurité alimentaire, favorisant le lancement d’investissements visant à atteindre l’autosuffisance dans plusieurs produits », a estimé l’expert, soulignant l’importance de la décision du Président Tebboune de renoncer à l’exportation des produits miniers à l’état brut car, a-t-il dit, « l’exportation des produits transformés rapportera dix fois plus ».
Concernant le processus de généralisation de la numérisation, sur lequel le président de la République s’est attardé dans son discours, l’expert a affirmé qu’un « travail important » était en cours dans ce domaine pour obtenir des données économiques actualisées et précises.
De son côté, l’économiste Mourad Kouachi a insisté sur l’importance de la politique mise en place par l’Etat pour freiner les importations anarchiques qui ont grevé le Trésor public et restreint la production nationale, soulignant que les résultats de cette politique étaient palpables, notamment à travers la hausse des réserves de change à plus de 70 milliards de dollars.
« L’Etat a mis en place une politique d’importation judicieuse: importer ce dont nous avons besoin sans impacter le Trésor et l’économie nationale, en tenant compte des besoins des citoyens pour éviter les pénuries », a expliqué l’intervenant, notant qu' »aucun pays au monde ne peut se passer des importations ».
En effet, le président de la République avait indiqué, dans son discours, que pour éviter l’endettement extérieur, l’Etat a décidé d’arrêter les importations non essentielles et de les remplacer par la production nationale, rappelant à cet égard la mise en place du Conseil supérieur de régulation des importations.
Le Président Tebboune a rappelé, en outre, les « failles importantes » enregistrées par le passé et qui visaient à « tuer la production nationale au profit d’une importation anarchique, avec le paiement des factures des marchandises importées avant la réception des conteneurs, voire la réception de conteneurs remplis de pierres et de déchets ménagers ».
Selon M. Kouachi, cette période est révolue, l’économie algérienne ayant enregistré un développement notable ces dernières années, de l’aveu des institutions internationales, avec « des indicateurs au vert dans plusieurs secteurs, notamment la production pharmaceutique et l’agriculture, qui contribuent désormais de manière significative au PIB ».
Soulignant l’importance des orientations du président de la République concernant la transformation locale des matières premières minières avant leur exportation et la mise en place d’une industrie manufacturière forte, l’économiste a soutenu que « le sud est l’avenir de l’économie algérienne ».
Quant à la numérisation, il la considère comme la pierre angulaire de toute construction économique, estimant que sa généralisation nous permettra de connaître nos capacités, d’évaluer l’économie, d’identifier les failles et de mettre en place les solutions idoines.
De son côté, l’économiste Mahfoud Kaoubi, a souligné l’importance de « l’ingénierie économique » développée par l’Etat ces dernières années pour garantir « la sécurité nationale », notant que cette ingénierie « repose sur la transformation du modèle de croissance algérien en s’appuyant sur la valorisation des ressources minières et énergétiques et l’investissement de leurs revenus dans des domaines d’importance ».
Il a également indiqué que la volonté du président de la République d’investir dans la mine de Gara Djebilet (Tindouf) n’était pas seulement liée à la valorisation de la mine, mais visait aussi à faire émerger une croissance au niveau du pôle ouest et sud-ouest du pays, et à faire de cet investissement une locomotive de développement dans divers secteurs.
L’expert a salué « la volonté politique réelle de réaliser la transition numérique, qui permettra de créer un changement qualitatif dans le processus de gestion et de gouvernance », considérant la numérisation comme l’un des moyens les plus importants pour atteindre les objectifs de la transformation économique.
Dans son discours, le président de la République avait longuement évoqué le dossier de la numérisation, dont il a annoncé la finalisation « vers la fin du premier semestre de 2024 » pour en finir avec la période où « faute de numérisation et de chiffres précis, l’économie était opaque ».