Le nombre de nouvelles contaminations au coronavirus (Covid-19) a atteint mardi un total de 753 cas et 15 décès en 24 heures, des chiffres inégalés depuis l’apparition de la pandémie en Algérie, en mars dernier.
Selon des spécialistes, cette situation de rebond des cas de Covid-19 était prévisible en raison du relâchement observé chez des citoyens ne respectant pas les mesures-barrières, après une période de stabilisation durant le mois de septembre.
A ce titre, le chef de service à l’Etablissement public hospitalier (EPH) de Rouiba, Pr Kamel Djenouhat, a déploré la « défaillance » de la stratégie de communication du Comité scientifique de suivi de l’évolution de la pandémie du Coronavirus qui a mis les citoyens en confiance en les rassurant quant à la baisse du nombre des cas de contamination, ce qui explique en grande partie ce relâchement.
Il a, en outre, estimé que cet état de fait a amené certaines personnes à faire montre de négligence et de démobilisation, au moment où le Pr. Djenouhat a regretté l’absence de fermeté et de mesures coercitives comme c’était le cas au début de l’apparition de cette pandémie.
Le record du nombre de contamination est également expliqué par la situation difficile prévalant actuellement dans les hôpitaux, selon le Pr Madjid Bessaha, chef de service de médecine légale à l’EHU de Beni Messous (Alger).
Abondant dans le même sens, le chef de service épidémiologie à l’EHU Frantz-Fanon de Blida, Abderrezak Bouamra, a qualifié la situation pandémique actuelle d’ »inquiétante » vu le nombre des malades qui affluent quotidiennement vers les établissements de santé.
Aussi, la plupart des services de réanimation des hôpitaux du pays sont actuellement « saturés », a averti le président de la Société algérienne d’immunologie, mettant en garde contre l’aggravation de la situation avec la circulation du virus de la grippe.
En août dernier, les experts avaient déjà tiré la sonnette d’alarme sur une éventuelle recrudescence des cas en octobre, mois qui coïncide avec l’apparition de la grippe saisonnière. Ils n’avaient pas cessé d’appeler à revoir la stratégie de lutte contre la propagation de la pandémie.
Le ministre de la Santé, de la Population et de la Réforme hospitalière, Abderrahmane Benbouzid, est également de cet avis, quand il a mis l’accent, samedi dernier, sur l’impérative nécessité de revoir le système de santé algérien afin de « corriger certains dysfonctionnements et erreurs ».
Ce record en matière de contaminations et de décès coïncide avec l’entrée en vigueur ce mardi de nouvelles mesures de confinement partiel à domicile, à savoir la réadaptation des horaires de 20 heures à 5 heures dans 29 wilayas du pays pour une durée de 15 jours.
D’autres mesures ont également été prises, notamment le report de la rentrée universitaire et de la formation professionnelle au 15 décembre prochain ainsi que le maintien de l’interdiction de l’activité du transport urbain des personnes publiques et privées sur tout le territoire national durant les week-ends ainsi que le transport collectif inter wilayas.
La recrudescence de la pandémie a aussi contraint le ministère des Affaires religieuses de suspendre, à partir de vendredi 13 novembre, Salat El Djoumouaa (prière hebdomadaire), à la Grande mosquée d’Alger (Djamaâ el Djazaïr), alors qu’elle a été accomplie, pour la première fois, dans cet édifice religieux vendredi dernier.
R. N.