Les transactions via Internet ont «considérablement augmenté» depuis le début de la crise sanitaire que vit le pays du fait de la propagation du nouveau Covid-19, a indiqué à l’APS l’administrateur du GIE Monétique, Madjid Messaoudene.
«Nous avons constaté que les transactions via Internet ont augmenté considérablement depuis le début de la crise sanitaire. Beaucoup de personnes préfèrent utiliser leurs cartes pour éviter le déplacement aux banques, aux agences de Sonelgaz ou de SEAAL, etc», a-t-il relevé.
D’après le même responsable, le nombre des opérations de paiement en ligne à travers les deux cartes (CIB et Edahabia), effectuées du 1er janvier au 30 mars 2020, s’est élevé à 441.531 transactions, soit la moitié du nombre des opérations de l’ensemble de l’année 2019 (873.679 transactions via cartes CIB et Edahabia).
Depuis début janvier 2020, GIE Monétique a décidé d’intégrer dans des statistiques, qui portaient auparavant sur les activités bancaires uniquement, les chiffres d’Algérie Poste. Les banques, n’ont pas manqué, quant à elles, d’encourager davantage leurs clients à privilégier l’utilisation des moyens électroniques, notamment les paiements via Internet et TPE, a soutenu M. Messaoudene.
De leurs coté, plusieurs commerçants ont compris qu’avec les restrictions sur la mobilité durant cette période, le meilleur moyen pour écouler leurs stocks était d’ouvrir la possibilité de payer à distance par carte, selon M. Messaoudene a fait savoir que GIE Monétique a reçu « un bon nombre « de dossiers d’agrément de la part d’opérateurs qui veulent vendre des biens en ligne.
D’ailleurs, l’é-paiement en Algérie s’est ouvert début 2020 sur ce nouveau créneau qui a déjà enregistré neuf transactions en janvier dernier. A noter que le paiement par Internet des achats de biens est permis depuis la promulgation de la loi 18-05 du 10 mai 2018 relative au commerce électronique, mais plusieurs difficultés ont rencontrées les opérateurs notamment en matière d’hébergement local du site et des normes de sécurité exigées.
Les transactions de paiement via Internet ont connu en 2019 une hausse inédite de 51,5%, porté notamment par le boom des achats en ligne des billets d’avions et l’émergence des prestataires de services sur le web algérien. Selon les chiffres du GIE Monétique, organe régulateur du système monétique interbancaire, 202.480 transactions ont été réalisées durant 2019 en utilisant la carte interbancaire (CIB) avec un montant global de 503,87 millions de dinars, contre 176.982 transactions d’une valeur de 332,59 millions de dinars en 2018.
Le nombre des transactions cumulées depuis le lancement du paiement sur Internet en 2016, a atteint 494.672 transactions à fin 2019, soit une hausse de 69% par rapport à fin 2018. La valeur cumulée de ces transactions s’est élevé à 1,12 milliard de dinars à fin 2019, réalisant ainsi une croissance de 82% comparativement à fin 2018.
Cette hausse s’explique d’abord, selon M. Messaoudene, par l’augmentation du nombre des sites algériens proposant le paiement en ligne de 31 à 45 sites. Les Transports ont été le secteur qui a enregistré la plus forte hausse des transactions avec 6.292 transactions en 2019 contre 871 en 2018 (+622,39%).
«Avec la réintégration de la compagnie nationale Air Algérie (après une période de suspension du service e-paiement sur son site), les transactions ont connu une hausse substantielle tant en volume qu’en valeur», analyse M. Messaoudene.
Rappelant que les Transports sont le créneau le plus porteur à travers le monde entier, en termes de flux de paiement électronique, le premier responsable du GIE Monétique a affiché l’intérêt de cet organe de promouvoir davantage le paiement en ligne dans les autres segments de ce secteur à l’instar du transport urbain, le transport ferroviaire ainsi que le métro et les autoroutes.
«Ce sont des leviers auxquels nous nous intéressons particulièrement pour promouvoir le paiement électronique de manière générale. Nous oeuvrons à mettre à leur disposition des dispositifs d’acceptation pour le paiement par carte», a-t-il indiqué. 2019 a été marquée, par ailleurs, par l’émergence du secteur des prestations de services qui a enregistré durant cette année ses premières transactions par Internet, avec 5.056 opérations de paiement.
Il s’agit essentiellement de réservations d’hôtels en Algérie, d’achat de journaux, de règlement des frais de formation ou de service pour l’obtention d’un visa. Les autres secteurs ont poursuivi leur croissance soutenue, avec 38.806 transactions pour les sociétés d’électricité et d’eau (+30,56%), 2.432 transactions pour les services administratifs (+67,15%), 8.342 transactions pour les compagnies d’assurances (+29,55%) et 141.552 pour les sociétés de télécommunications (2,21%).
L’e-paiement via TPE continue sa progression
Concernant les terminaux de paiement électronique (TPE), 274.624 transactions ont été effectuées en 2019 avec un montant de 1,92 milliards de dinars. Cette croi ssance de 43,56% est le fruit notamment de la généralisation progressive de l’usage des TPE dans les espaces commerciaux. A fin 2019, le nombre des TPE en exploitation est passé à 23.762 terminaux (+54,33% par rapport à fin 2018).
Les retraits par distributeurs et guichets automatiques de billets (DAB/GAB) ont progressé aussi en 2019, en réalisant 9.929.652 transactions avec un montant global de 189,31 milliards de dinars, soit une hausse de 16,24% par rapport à 2018. L’élargissement de 12,49% du réseau des distributeurs bancaires a été l’origine de cette progression.
Le nombre des DAB/GAB est passé de 1.441 distributeurs en 2018 à 1.621 distributeurs l’année passée. Toutefois, la densification de ce réseau ne constitue plus l’axe prioritaire pour l’organe de régulation. «Nous travaillons pour la promotion du paiement électronique, par Internet et TPE, en favorisant de moins en moins le retrait d’espèces même sur les distributeurs.
Le retrait par DAB/GAB devrait, à terme, constituer un réflexe d’appoint», a avancé l’administrateur du GIE Monétique. Créé en juin 2014, GIE Monétique est composé de 19 membres adhérents (18 banques et Algérie Poste). La Banque d’Algérie y participe en tant que membre non adhérant pour veiller à la sécurité des systèmes et des moyens de paiement ainsi que la pro duction et de la pertinence des normes applicables en la matière, conformément à la réglementation en vigueur.
R. E.