Le Président de la République, Abdelmadjid Tebboune a appelé dimanche lors du Conseil des ministres à la prise de mesures pratiques pour accélérer la mise en place d’un nouveau modèle économique basé sur la diversification du développement et l’économie du savoir.
Le Président Tebboune a insisté sur la prise des mesures pratiques pour accélérer la mise en place d’un nouveau modèle économique basé sur la diversification du développement et l’économie du savoir, en sus d’une nouvelle politique d’industrialisation orientée vers les industries petites, moyennes et émergentes, soulignant l’importance d’accorder la priorité aux produits garantissant un taux d’intégration élevé », a indiqué le communiqué de la Présidence de la République.
« Cette politique industrielle permettra de réduire la facture d’importation et de créer des postes d’emploi », a ajouté le Président de la République.
Intervenant à l’issue de l’exposé du ministre de l’Industrie et des Mines Ferhat Aït Ali Braham sur l’état de son secteur, le Président de la République a instruit de recenser toutes les ressources naturelles nationales non exploitées afin de « renforcer nos capacités d’exportation, de compenser la baisse des recettes hydrocarbures et de préserver cette richesse aux générations montantes », fait savoir la même source.
Et d’ajouter, « nous avons des compétences algériennes et des ressources matérielles susceptibles de nous mettre à l’abri de l’instabilité des recettes pétrolières, appelant à mettre en valeur les ressources humaines afin de remporter le pari, de surmonter les séquelles de la pandémie Covid-19 et de jeter les fondements d’une véritable industrie nationale dans le cadre d’une véritable économie, dont les échéances et les objectifs sont bien définis.
Commentant cet exposé, le président de la République a affirmé que l’évaluation doit s’appuyer sur la réalité pour pouvoir sortir avec une vision claire de ce que nous voulons réaliser Malheureusement, a-t-il déploré, cette réalité montre que nous ne sommes pas parvenus, à ce jour, à produire localement à 100% un téléviseur ou un réfrigérateur alors que l’Algérie recèle des compétences scientifiques dans les divers domaines. Des compétences qui ont démontré leur potentiel dans notre lutte collective contre la propagation de la pandémie du Coronavirus, a ajouté le Président Tebboune.
Par la suite, le ministre de l’Industrie et des Mines a pris la parole pour présenter un exposé sur la situation du secteur à commencer par l’organisation du ministère au niveau central ainsi que ses structures.
Il a également présenté une étude détaillée sur les divers systèmes juridiques et réglementaires régissant l’investissement et la gestion du secteur public commercial, relevant les vides et lacunes existant, essentiellement l’absence d’une stratégie industrielle nationale.
Ainsi, et partant de la réforme des structures de gouvernance et de gestion direct de l’économie productive, le ministère a tracé une stratégie industrielle à travers la révision du cadre législatif relatif à la promotion de l’investissement et la réorganisation du secteur économique public relevant du ministère de l’Industrie et des Mines en vue de sa relance et sa séparation complètement du Trésor public en tant que principal pourvoyeur.
Les exportations en hydrocarbures: la part de l’Algérie baissera à 816.000 barils à compter du début mai
Le Conseil a écouté, par la suite, un exposé du ministre de l’Energie sur cette crise inédite que connaissent les marchés mondiaux du pétrole en raison de la baisse de la demande due à la stagnation de l’économie mondiale suite à la propagation de la pandémie de nouveau coronavirus et la production anarchique de certains pays producteurs, ce qui a eu pour effet une saturation des marchés et un effondrement des prix, selon le document.
L’exposé a rappelé qu’en vertu de l’accord du 12 avril courant de l’OPEP + relatif à la baisse de la production en trois étapes jusqu’à avril 2022, la part des exportations de l’Algérie va baissé, pour une première étape, de 241.000 barils/jour, puis de 816.000/barils/ jour à compter du 1er mai.
Cette part augmentera à partir du premier juillet jusqu’à 864.000 barils/jours avant d’atteindre le seuil de 912.000 barils/jours entre janvier 2021 et avril 2022.
Intervenant à l’issue de l’exposé, le Président de la République s’est interrogé jusqu’à quand devrons nous rester tributaire des fluctuations du marché mondial du pétrole?, mettant l’accent sur « la nécessité de se tourner résolument et avec détermination vers l’industrie pétrochimique, le développement des secteurs de l’industrie et de l’agriculture et l’exploitation des ressources humaines sortant chaque année de nos universités afin de permettre aux jeunes de mettre en avant leur génie habituel ».
Le Président Tebboune a insisté également sur la nécessité de « s’orienter immédiatement vers l’investissement dans le secteur des énergies renouvelables pour l’exportation afin d’immuniser notre indépendance économique contre toute éventualité pouvant se produire sur le marché pétrolier ».
Dans le même contexte, le Président de la République a appelé Sonatrach à « élargir ses plans d’investissement dans les projets pétroliers à l’étranger afin d’améliorer les recettes de l’Etat ».