Les enjeux de la deuxième Conférence internationale sur la Libye- Berlin 2, prévue mercredi en Allemagne, s’annoncent déterminants au regard des thèmes retenus pour le débat à l’instar du retrait des mercenaires étrangers, la réunification de l’institution militaire libyenne et les élections générales du 24 décembre prochain.
La Conférence de Berlin 2 à laquelle participera les MAE des pays ayant déjà pris part à la Conférence de Berlin 1 en janvier 2020 et pour la première fois les nouveaux dirigeants libyens, sera également une halte pour évaluer le processus politique en cours marqué notamment par la mise en place de nouvelles autorités par le Forum de dialogue politique libyen(FDPL).
Au sujet du retrait des forces et mercenaires étrangers les participants auront à débattre de plusieurs initiatives et plans présentés jusque-là à la fois par les autorités libyennes, l’ONU et des pays tiers.
Ils auront à trancher notamment entre l’option consistant en le retrait total de tous les mercenaires, réclamée par les autorités libyennes et l’ONU et l’option consistant en le retrait par étapes défendue notamment par la France .
Selon la cheffe de la diplomatie libyenne, Nadjla Al-Mangoush qui ne cesse d’appeler à l’évacuation des mercenaires étrangers, » le retrait de ces derniers doit être total et suivant un calendrier qui sera fixé par le Comité militaire mixte libyen 5+5″.
La France qui défend l’option du retrait par étapes propose un calendrier de six mois, suggérant l’évacuation des mercenaires syriens suivi par les forces turques. La tâche s’annonce délicate tant le président turc, Racep Tayyib Erdogan, dont le pays est le plus concerné par le retrait des mercenaires, demeure convaincu que « les forces turques sont présentes en Libye conformément à une convention en bonne et due forme signée avec l’ancien gouvernement d’union général(GNA) dirigé à l’époque par Fayez al-Sarraj, selon des observateurs.
Selon l’ONU, il y avait jusqu’au mois de décembre 2020 en Libye quelque 20.000 combattants entre forces et mercenaires étrangers.
Le retrait des mercenaires étrangers de la Libye est primordial pour les autorités libyennes. « Leur maintien empêche l’organisation des prochaines élections dans de bonnes conditions et retarde la réunification de l’institution militaire, une condition incontournable au rétablissement de la paix et au recouvrement de la totalité de la souveraineté libyenne », a souligné récemment Nadjla Al-Mangoush.
Comment réussir les élections du 24 décembre
L’organisation des élections générales en Libye à la date prévue, à savoir le 24 décembre prochain, sera le deuxième grand dossier à être abordé lors de la Conférence Bérlin 2, selon l’Allemagne qui abrite la conférence.
La mobilisation de tous les moyens matériels,humains, financiers et logistiques pour le succès de ce rendez-vous électoral sera la problématique à étudier de façon exhaustive par les participants, affirme-t-on. Les autorités libyennes ont sollicité récemment l’ONU, la ligue des Etats arabes, l’Union africaine et l’Union européenne à les accompagner dans la préparation de cette joute électorale.
Ainsi, les participants à cette conférence s’engageront à ne ménager aucun effort pour réussir ces élections qui restent le garant de la stabilité et le transfert pacifique du pouvoir. Par ailleurs, les participants passeront en revue la question de la réunification de l’institution militaire libyenne qui reste divisée jusque-là entre l’armée de l’est dirigée par Khalifa Haftar et celle de Tripoli dépendant accessoirement des nouvelles autorités.
Le Comité militaire mixte libyen 5+5 qui prend en charge cette question peine à venir au bout de cette problématique et ne cesse d’appeler à l’aide internationale.
Pour ce qui est de l’évaluation du processus politique en cours, il est certain que les participants à cette Conférence internationale tenteront de remédier à certaines imperfections à l’image de l’absence d’entente entre les libyens s’agissant de certains objectifs.
La voie de la réconciliation nationale sera sans nul doute mise en avant pour mettre un terme à la division et les intérêts étroits et faire prévaloir l’intérêt suprême de la Libye.
R. I.