Le ministre de la Communication, Porte-parole du gouvernement, Ammar Belhimer, a indiqué lundi que « l’ère de la tutelle sur l’information est révolue », assurant que toutes les activités des partis opposés au projet d’amendement constitutionnel soumis à référendum le 1er novembre « ont été couvertes par les médias publics ».
Dans un entretien au journal électronique « Nouvelles d’Algérie », et en réponse à une question sur les partis opposés à l’amendement constitutionnel qui se sont plaints de restrictions politiques et d’un blackout des médias publics, le ministre a affirmé que « l’heure de la tutelle sur l’information est révolue », assurant que « toutes les activités des partis opposés au document de l’amendement constitutionnel ont été couvertes par les médias publics ».
Et d’ajouter que cette question devrait être posée aux organes qui n’ont pas assisté auxdites activités car, a-t-il dit, le ministère ne s’immisce pas dans le travail des salles de rédaction. La plupart de ces partis ont participé au débat et à l’enrichissement en soumettant des propositions.
Leurs dirigeants ont rencontré le président de la République et ils ont pu organiser leurs meetings et leurs activités de proximité, a tenu à rappeler M. Belhimer, réfutant l’idée selon laquelle la pandémie de Covid-19 aurait été exploitée pour restreindre les libertés et les partis d’opposition.
La conjoncture sanitaire a imposé à tout un chacun de s’adapter à une situation inédite, aussi bien au niveau de l’action politique que dans les établissements névralgiques tels que les hôpitaux, les écoles, les mosquées, les marchés et les espaces commerciaux, a expliqué le ministre.
En réponse à une question sur « les restrictions imposées sur les libertés d’expression et d’opinion ou encore l’intimidation de journalistes et l’interpellation d’activistes du Hirak populaire dont le Gouvernement appréhenderait le retour », M. Belhimer a indiqué que « les manifestations ne se sont interrompues qu’avec l’apparition du coronavirus dans notre pays, c’est là une réponse suffisante aux récalcitrants, et sur la décision à l’origine de la suspension des activités ».
L’interdiction de rassemblement a émané d’un comité scientifique médical spécialisé et n’a nullement de lien avec la politique, a-t-il souligné, rappelant qu’aucun journaliste n’a été arrêté pour des raisons professionnelles, et que « la majorité des activistes politiques sont sortis de prison après leur audition par le juge et avoir bénéficié de l’acquittement ». Cependant, la liberté ne signifie aucunement « attenter aux fondements et constantes de la nation ou menacer son unité et la stabilité de la société, d’une part, et les droits des individus, d’autre part.
« Nul ne doit se dissimuler sous le couvert de la liberté d’opinion excessive et outillée par des mains étrangères aux fins de déstabiliser le pays, nul n’est au-dessus de la loi », a-t-il soutenu.
Evoquant les données communiquées par son département ministériel sur le traitement de l’information, M. Belhimer a dit qu’elles visent à organiser le secteur et mettre un terme à l’anarchie et au chaos qui régnaient autrefois.
Le lecteur n’était plus en mesure de « faire la différence entre le travail journalistique fondé sur les principes de droit à l’information ciblée stipulée par la Constitution et conforme à la déontologie, et les fake news, les rumeurs ou encore le chantage exercé par des prêtes-noms anonymes dont on ignore la source », a-t-il souligné.
Pour ce qui est du décret exécutif régissant la presse électronique, examiné récemment par le Gouvernement, le ministre a indiqué qu’à travers les textes juridiques devant être promulgués après débat et enrichissement, il sera procédé à « la mise en place de la cartographie des médias algériens, toutes spécialités confondus, ce qui facilitera l’organisation de la profession et la distinction entre le travail d’information et le travail de propagande ».
R. N.