Les professionnels de la filière élevage ovin ont affirmé que les prix des bêtes de sacrifice pour l’Aïd El Adha connaissent « une stabilité relative » à la faveur d’une « offre abondante » notamment dans les Hauts-plateaux et les régions steppiques, contrairement aux régions nord du pays où les prix peuvent s’envoler en raison de charges supplémentaires, particulièrement le transport.
Dans ce cadre, le vice-président de la Fédération nationale des éleveurs, Amrani Brahim a fait savoir dans une déclaration à l’APS, que « les prix des ovins connaissent, cette année, une certaine stabilité, particulièrement dans les régions des Hauts-Plateaux et des steppes, grâce à une production ovine abondante, comparativement aux régions du Nord où les des charges supplémentaires, notamment du transport, conduiront inéluctablement à une flambée des prix ».
Selon M. Amrani, les prix des bêtes de sacrifice oscillent entre 30.000 et 40.000 Da dans les régions des Hauts-Plateaux, contre une fourchette de 40.000 à 50.500 Da dans les régions nord du pays.
Cette différence dans les prix s’explique par les coûts des charges supplémentaires supportés par les éleveurs, à savoir particulièrement, le transport, la main d’œuvre et le fourrage. Ce qui a contribué également à cette abondance, poursuit le représentant de la Fédération, figure la propagation de l’épidémie de la Covid-19 qui « a réduit indirectement l’opération de vente, en raison du manque des fêtes de mariage en 2020″.
La fermeture des marchés de bétail, l’interdiction des cérémonies d’enterrement et la fermeture des restaurants ont tous contribué à l’augmentation du nombre des moutons, a-t-il ajouté, estimant que ceux titrant le plus grand profit de cette conjoncture exceptionnelle, sont les bouchers qui ont acheté le bétail à » un prix raisonnable », mais n’ont pas répercuté ce prix sur les viandes qu’ils vendent.
Concernant le contrôle sanitaire des bêtes commercialisées, M. Amrani a fait savoir que ces bétails disposent tous d’un certificat délivré par les services vétérinaires de wilaya attestant de leur exemption de maladies, d’autant plus que ce certificat est un document officiel permettant le passage du bétail et à défaut duquel, le transport du bétail d’une wilaya est interdit.
Quatre millions de têtes ovines pour l’Aïd Al-Adha
Dans le même sillage, le sous-directeur de la Santé animalière à la Direction des services vétérinaires au ministère de l’Agriculture et du Développement rural, Amalou Kaci a indiqué dans une déclaration à l’APS que le transfert du bétail en provenance des wilayas steppiques vers celles du nord, est conditionné par la possession d’un certificat médical délivré par les services vétérinaires de la wilaya, et ce pour confirmer l’absence de maladies et d’épizooties.
Il a également rappelé que les services vétérinaires de la wilaya œuvraient à examiner les bétails destinés au sacrifice lors de l’Aïd Al-Adha avant leur transfert, et dans le cas où un cas malsain est découvert, il est immédiatement procédé à son isolation afin d’éviter la propagation de la contagion.
Citant des informations parvenues au ministère par les éleveurs, M. Amalou a précisé que quatre millions de têtes ovines ont été mises à disposition pour le sacrifice de l’Aïd Al-Adha, ajoutant qu’il possible, dans le cas où la demande augmente, d’approvisionner le marché selon les besoins et que les éleveurs sont prêts à cet effet.
Par la même occasion, il a souligné que le nombre de moutons à travers le pays avait augmenté ces derniers jours en raison de la production et du manque de ventes enregistré pendant le confinement imposé par la crise sanitaire du Coronavirus (Covid-19), oscillant entre 30 et 28 millions de têtes ovines.
En ce qui concerne les espaces commerciaux dédiés à la vente de bétail dans les différentes wilayas du pays, le responsable a indiqué que les préparatifs sont en cours et qu’ils seront déterminés par les services de la wilaya en fin de cette semaine et publiés sur le site web (firma.dz).
Et de souligner que ces espaces commerciaux doivent réunir les conditions sanitaires nécessaires, notamment la présence des services vétérinaires et les autorités sécuritaires en vue de veiller à la mise en œuvre des mesures de prévention (port du masque et distanciation sociale), afin d’endiguer la propagation de la pandémie.
Quant à l’Algérienne des viandes rouges (ALVIAR), son représentant a affirmé que les préparatifs sont en cours, à la faveur de la réception de plus de 2000 têtes au niveau de son siège consacré à la vente dans la zone de Baba Ali (Alger) et que l’opération d’approvisionnement se poursuit depuis ses sièges dans les zones steppiques où s’effectue l’engraissement des agneaux pour le sacrifice de l’Aid Adha.
Pour les prix, il a indiqué qu' »ils sont de 32.000 au minimum », précisant que la vente n’a pas encore commencé en raison des préparatifs en cours.
Contrairement aux autres années, cette entreprise publique assure durant l’Aid 2021 « tous les services à partir de l’achat jusqu’au découpage de la viande ».
A une question sur la raison de la longue durée des préparatifs cette année, le même responsable a imputé cela aux mesures préalables entreprises avec les différentes instances intervenantes (services vétérinaires, abattoirs, transport, ..etc) aux fins de leur réussite.
Concernant les points de vente anarchiques apparus ces derniers jours, les prix demeurent relativement en hausse, a constaté l’APS.
Un vendeur d’ovins à Birtouta a indiqué que les prix varient entre 49.000 DA et 67.000 DA, tandis qu’un autre à Draria a fait état de 59.000 DA jusqu’à 70.000 DA, une hausse due, selon lui, aux coûts de la production et au manque et à la cherté des fourrages en raison de la sécheresse cette année.
R. N.