Le président sahraoui, Brahim Ghali a, dans une lettre adressée au Secrétaire général de l’ONU et adoptée comme un document officiel du Conseil de sécurité, dénoncé la situation catastrophique des droits humains dans les territoires occupés du Sahara occidental notamment depuis le rupture du cessez le feu par le Maroc.
«J’appelle de toute urgence votre attention et celle des membres du Conseil de sécurité sur la situation catastrophique qui règne dans les territoires du Sahara occidental sous occupation marocaine illégale, en particulier depuis l’acte d’agression perpétré le 13 novembre 2020 contre les territoires libérés du Sahara occidental par l’Etat d’occupation», a écrit le président Ghali, dans sa lettre adressée par le représentant permanent de l’Afrique du Sud auprès de l’ONU au président du Conseil de sécurité pour la distribuer comme document du Conseil.
L’Etat d’occupation marocain, poursuit le président sahraoui, «a ainsi torpillé le cessez -le-feu de 1991 et déclenché une nouvelle guerre qui pourrait avoir des conséquences extrêmement graves pour la paix, la sécurité et la stabilité dans l’ensemble de la région». «Comme nous l’avions prédit, à la suite de l’acte d’agression marocain, qui avait contraint notre peuple à reprendre sa lutte de libération légitime, l’Etat d’occupation à l’époque semblait déterminé à lancer des représailles à grande échelle contre les civils sahraouis sans défense, les militants des droits humains et les journalistes», a-t-il ajouté.
«Tirant parti des restrictions liées à l’apparition de la pandémie de maladie à coronavirus (Covid-19), l’Etat d’occupation a immédiatement commencé à resserrer son siège sur les territoires sahraouis occupés afin de continuer à réprimer et à terroriser les civils sahraouis en toute impunité», déplore encore Brahim Ghali.
Il dénonce le fait que c’est, «l’inaction du Secrétariat de l’ONU et du Conseil de sécurité et leur silence consternant face au nouvel acte d’agression du Maroc qui a encouragé l’Etat d’occupation à persister dans ses pratiques répressives et barbares qui visent à terroriser la population des territoires sahraouis occupés».
«Aujourd’hui, une situation sans précédent se déroule dans le Sahara occidental occupé, où les autorités d’occupation marocaines emploient tout leur arsenal de sécurité pour mener une guerre d’agression en représailles contre les civils sahraouis sans défense, au vu et au su de l’ONU et de sa mission dans le territoire», a-t-il relevé.
Il a soutenu que «l’Etat marocain d’occupation a bien tenté de dissimuler les réalités de la guerre ouverte qu’il a déclenchée dans la région le 13 novembre 2020», soulignant que, «des rapports bien étayés et des témoignages appuyés par des preuves photographiques démontrent que les autorités d’occupation marocaines ont intensifié leurs violations flagrantes du droit humanitaire international et commis des crimes contre les civils sahraouis dans les territoires sahraouis occupés».
Ces derniers mois, ajoute Brahim Ghali dans la lettre, «les autorités d’occupation marocaines ont mené des raids sur les habitations de nombreux civils sahraouis et y sont entrées par effraction, soumettant ceux -ci à des pratiques cruelles, inhumaines, immorales et dégradantes, en particulier dans les villes occupées de Laayoune, de Smara et de Boujdour».
Par ailleurs, Brahim Ghali rappelle dans sa missive que lors de ses précédentes ,le Front Polisario, a attiré l’attention du Conseil de sécurité et de son président «sur la situation des prisonniers politiques sahraouis, dont ceux du groupe de Gdeim Izik, qui continue d’être alarmante en raison des conditions déplorables dans lesquelles ils sont détenus dans les prisons de l’Etat d’occupation marocain (…)».
Dans ce contexte, il demande au Conseil de sécurité «d’intervenir d’urgence pour mettre un terme aux souffrances infligées à tous les prisonniers politiques sahraouis et à leurs familles et d ’obtenir leur libération immédiate et inconditionnelle afin qu’ils puissent rejoindre leur patrie et retrouver les leurs», rappelant les innombrables grèves de la faim de certains prisonniers pour protester contre leur incarcération illégale persistante et les traitements dégradants qu’ils subissent.
Par ailleurs, le SG du Front Polisario estime que, «la guerre d’agression et de représailles menée ces jours -ci dans le Sahara occidental occupé par les autorités d’occupation marocaines avec tout leur arsenal de sécurité s’ajoute au bilan du génocide et des meurtres que l’Etat d’occupation marocain perpètre contre les civils sahraouis depuis le début de son invasion et de son occupation militaire du territoire le 31 octobre 1975».
«Tout en condamnant fermement les pratiques de terreur et de représailles auxquelles se livrent les services de sécurité marocains contre nos civils sans défense, nous considérons que l’Etat marocain d’occupation est pleinement responsable de l’escalade et de l’expansion de la guerre qu’il impose à notre peuple», a-t-il assuré. «Il est inutile de vous rappeler ainsi qu’au Conseil de sécurité la responsabilité qui est celle de l’ONU envers le peuple du Sahara occidental, territoire soumis à un processus de décolonisation», a-t-il souligné.
«Nous vous demandons une fois de plus et de toute urgence de traduire dans les faits la responsabilité juridique et morale de l’ONU envers notre peuple, en particulier les civils sahraouis vivant dans les territoires sous occupation marocaine illégale», écrit Brahim Ghali dans sa lettre, précisant que, «cela implique de déployer des mécanismes internationaux de protection et de prendre des mesures concrètes pour assurer leur sûreté et leur sécurité, y compris la création d’un mécanisme indépendant et permanent des Nations Unies de protection des droits humains au Sahara occidental occupé et de communication régulière d’information sur la question aux organes compétents de l’ONU».
«Nous renouvelons l’appel que nous vous avons lancé, à vous et au Conseil de sécurité, pour que vous assumiez vos responsabilités en protégeant les civils sahraouis et en assurant leur sécurité physique et morale, composante essentielle de la responsabilité qui est celle de l’ONU envers le peuple sahraoui et en ce qui concerne la décolonisation de la dernière colonie en Afrique», a-t-il conclu.
R. I.