Le laboratoire pharmaceutique Merinal a organisé mi-juin une cérémonie à Alger pour annoncer l’accompagnement financier des jeunes escrimeuses : Mériem Mébarki et Sonia Zeboudj et ce, en présence de nombreuses personnalités du monde du sport dont Bénida Merah et Hassiba Boulmerka, toutes les deux, championnes olympiques.
Dans cet entretien, Nabil Mellah, directeur général du laboratoire pharmaceutique Merinal, nous explique sa démarche en accordant un accompagnement à ces deux athlètes.
Comment est venue l’idée d’accompagner l’escrimeuse ?
C’était un pur hasard, car je ne suis pas un amoureux de cette discipline sportive ; mais je suis sensible aux réalisations de la jeunesse algérienne. J’avais pris connaissance du talent de nos jeunes athlètes dans la discipline d’escrime lors des championnats d’escrime organisés en Algérie. J’ai entendu parler de cette athlète de treize ans et qui a réussi à remporter des combats dans une catégorie qui n’est pourtant pas la sienne.
Quels sont vos objectifs à travers cette action ?
C’est une Algérienne pleine d’ambition qu’on a voulu accompagner pour deux raisons. Elle représente d’abord un symbole de ce que les jeunes Algériens peuvent faire. Ensuite, c’est un message à tous ceux et celles qui sont à la tête des instances sportives nationales pour leur dire que cette jeunesse algérienne peut faire beaucoup de choses et elle mérite toute notre attention.
Est-ce que cette athlète est la seule à bénéficier de cet accompagnement ?
Lors de la cérémonie, j’ai annoncé une surprise qui est celle d’accompagner une autre athlète qui a le même âge que Mériem Mébarki et qui s’appelle Sonia Zeboudj.
En quoi consiste l’accompagnement de votre entreprise?
On va donner des moyens financiers à ces deux jeunes athlètes : Mériem Mébarki et Sonia Zeboudj pour qu’elles puissent participer à des compétitions internationales. J’espère que cet accompagnement ira jusqu’aux jeux Olympiques de 2020 si les moyens de l’entreprise le permettent bien sûr. Ce sera donc un partenariat sur plusieurs années.
Y aurait-il d’autres initiatives à destination d’autres disciplines sportives?
Il y a eu d’abord pour nous la découverte de ces escrimeuses. L’objectif de médiatisation de cet évènement vise, en premier lieu, à jeter la lumière sur ces deux jeunes filles de 13 ans qui ont remporté des compétitions avec talent et brillance. En deuxième lieu, notre action peut servir d’impulsion pour d’autres entreprises afin d’accompagner d’autres talents algériens que Merinal ne peut pas prendre en charge dans leur ensemble. Même si demain, on pourrait éventuellement élargir notre cible. Cette rencontre sert à allumer la mèche pour que d’autres fassent la même chose.
Qu’en est-il des projets de votre entreprise dans le domaine de la production du médicament en Algérie ?
Le laboratoire est aujourd’hui le troisième fournisseur de médicaments en Algérie avec 50 millions de boîtes de médicament vendues chaque année. Je signale aussi que l’International Medical Studies (IMS) a classé notre laboratoire(Merinal) entre janvier et avril 2017 au septième rang sur le marché national, public et privé confondus.
Comment jugez-vous la décision des pouvoirs publics de réduire les importations afin d’encourager la production locale ?
Nous ne pouvons qu’être favorables à tout ce qui encourage la production nationale. Nous avons toujours milité dans ce sens et nous avions multiplié les appels durant des années pour encourager cette initiative. Notre travail en tant qu’industriel est d’encourager cette initiative. Nous ne pouvons qu’être favorables à une initiative en faveur de laquelle nous avions appelé depuis des années. L’avantage en est que les écrits restent et même avant 2008, on préconisait cette solution adoptée cette année-là.
Que représente le volume de 50 millions de boîtes de médicament en termes de parts de marché pour votre compagnie?
50 millions de boites de médicament par an représente 7% du marché officinal qui est d’un volume de 700 millions de boîtes. En précisant que j’exclus dans ces chiffres le marché destiné aux hôpitaux.
Quel est votre objectif dans votre domaine d’activité ?
Notre objectif est de parvenir à un investissement de 40 millions d’euros. Cela fait cinq ans qu’on aurait voulu le faire mais nous avions rencontré des difficultés liées au foncier industriel. Mais le problème est réglé avec l’achat d’un terrain dans la commune de Khemis El Khechna dans la banlieue d’Alger d’une superficie de 1.6 hectares pour un montant de 10 millions de dollars. Notre projet d’investissement sera concrétisé dans les tous prochains mois. Nous avons également bénéficié d’un terrain de la même superficie à Larbaâtache dans la wilaya de Boumerdès.
Qu’en est-il du volet exportation ?
Nous sommes déjà présents dans sept pays africains. Nous comptons développer davantage nos capacités d’exportations ; car des clients étrangers sollicitent nos produits. Je souhaite également que les pouvoirs publics accompagnent davantage les entreprises algériennes dans les opérations d’exportation de leurs produits.
Karim Mesloub