Le deuxième procès en destitution de Donald Trump débutera mardi au Sénat, l’ex-président faisant face à une accusation «d’incitation à l’insurrection» après que ses partisans ont pris d’assaut le Capitole américain le mois dernier et se sont engagés dans des affrontements qui ont fait cinq morts, rapportent les médias.
L’accusation devrait brandir des images dramatiques de la violence au Capitole, le 6 janvier. Cherchant à désamorcer le potentiel incendiaire des images que les démocrates s’apprêtent à diffuser au Sénat, les avocats de la défense de Trump ont déclaré lundi que présenter les événements de l’attaque équivaudrait à «une tentative effrontée de glorifier la violence».
L’équipe de la défense, dirigée par Bruce Castor, un ancien procureur du comté de Pennsylvanie, a également fait valoir dans un mémoire juridique que le Sénat n’avait pas compétence pour juger Trump, car il avait déjà quitté ses fonctions.
Ils ont affirmé que les discours et les tweets de Trump, suscitant une frénésie au sujet de la fausse fraude électorale ne constituaient pas une incitation à la haine et étaient protégés par le premier amendement.
Avec ce nouveau procès en destitution, Donald Trump devient le premier président américain à être visé une deuxième fois par une telle procédure. Lors de son premier procès, en janvier 2020, il avait été accusé d’avoir fait pression sur l’Ukraine pour nuire à son futur adversaire à la présidentielle, Joe Biden.
Il s’agira du quatrième procès en destitution de l’histoire des Etats Unis. Avant Donald Trump, Andrew Johnson (1968) et Bill Clinton (1999) ont eux aussi subi un procès similaire. Donald Trump est aussi le premier président américain à être jugé à la fin de son mandat.
Les procureurs envoyés par la Chambre des représentants, connus sous le nom de responsables de la mise en accusation, sont dirigés par Jamie Raskin du Maryland et représentent une équipe entièrement nouvelle de celle du précédent procès en destitution de Trump.
Le cœur de leur argument, exposé dans un mémoire de 80 pages soumis la semaine dernière, documente les déclarations que Trump a faites et tweetées. Toutefois, la Constitution américaine impose une majorité des deux tiers pour un verdict de culpabilité.
Or, le Sénat compte cent élus et 45 sénateurs républicains ont déjà fait savoir qu’ils ne se considéraient pas compétents pour juger «un simple citoyen». Le nouveau président américain, Joe Biden, qui a promis de travailler pour «réconcilier l’Amérique», s’est depuis le début gardé d’intervenir dans ce procès. Lundi encore, il s’est contenté de noter que son prédécesseur avait «été invité à témoigner et avait refusé».
R. I.