Même si le football national restait sous le joug de mauvaises traditions, s’agissant aussi bien de son organisation structurelle que son système de compétition, la saison finissante a marqué encore de profond disfonctionnements, sur fond de luttes intestines de ses différents protagonistes se complaisant dans des intérêts étroits. Au détriment de celui de la discipline, s’entend !
Quand on voit qu’au moment où partout ailleurs en Europe, pour l’exemple, où la compétition des championnats intéresse pas moins de 20 clubs, en dehors de la coupe et des challenges continentaux, la saison est soldée depuis longtemps alors que le championnat de Ligue1 rampe difficilement vers le dénouement, l’on mesure davantage son inénarrable saga.
En cause, un professionnalisme au rabais et des hommes censés le gérer érigés en ‘’mercantis’’. Il s’ensuit toujours une résistance à toute épreuve à la moindre velléité de changement.
Dans ce contexte, l’on garde encore en mémoire le feuilleton lié au renouvellement de d’instance suprême du football, en l’occurrence la FAF. Mohamed Raouraoua, son tout puissant président à l’époque, et en poste depuis des lustres avait rué dans les brancards devant l’injonction des pouvoirs publics qui avaient, par le truchement du ministre de la jeunesse et des sports, Ould Ali El Hadi, émis leur volonté de voir «partir ceux qui ont échoué». On venait de sortir du bide piteux de la sélection nationale enregistré à la CAN 2017 au Gabon, et, raisonnablement, le message des pouvoirs publics avait force de droit.
Obnubilé par le prestige qui l’a mené droit à une mégalomanie devenue aveuglante avec le temps, Raouraoua a bâti une stratégie basée quasi exclusivement sur l’équipe nationale et le ‘’tout professionnel’’ sur près d’une décennie.
Pourtant, même cette stratégie, adossée à de gros moyens n’a pas connu la gestion appropriée et l’on a vu à travers l’éviction déguisée du héros du Brésil, Vahid Halilodic, puis ses remplacements successifs de techniciens de troisième zone.
Dans entre-temps, le football national, que la FAF a confiné dans un professionnalisme théorique inefficient mené à la hussarde, glissait vers une déliquescence dont on ne mesure pas encore les retombées jusqu’à l’heure.
Pourtant, à l’heure de vérité et des comptes, l’ex président se refusa net à rendre le tablier, actionnant une OPA de longtemps mise en place et rompue à l’exercice. Il a fallu tout le doigté du ministre de tutelle pour réussir à l’éjecter, ouvrant la voie à une nouvelle ère avec des hommes nouveaux.
Mais les vieux réflexes et « les hommes de l’ex président » étaient toujours là. Le deuxième feuilleton qui a caractérisé le renouvellement de la LFP, le mois écoulé, en atteste.
Mahfoud Kerbadj, son président et fidèle lieutenant de Raouraoua, a emprunté les mêmes sentiers que son mentor, en excellant dans la manœuvre. Dans une certaine mesure, Il aura été servi par la déveine de ce dernier pour se maintenir à son poste.
Le football n’en sort pas forcément grandi, au contraire. D’ores et déjà, le dualisme s’installe entre la FAF et son appendice aux commandes, et qui n’augure rien de bon pour l’avenir de la balle ronde.
D’évidence, de telles turbulences ne sont pas sans impacter la marche, déjà cahotante du football national, avec des compétitions championnat-coupe qui s’éternisent et des scandales de magouilles à répétition, répandant sur la scène une atmosphère polluée.
Assurément, la voie du salut n’est pas pour demain la veille.
Azzouz Koufi