La Fédération nationale des travailleurs des banques et assurances est dans un état d’agitation extrême. Les représentants des syndicats d’entreprises du secteur affichent une grande colère contre Salim Labatcha, le secrétaire général de la centrale syndicale. Ils brandissent la menace d’une grève illimitée.
Pour cause, révèle un communiqué signé par les secrétaires généraux de 12 syndicats d’entreprises du secteur, M. Labatcha a décidé de mettre fin aux fonctions de M. Mohamed Zoubiri, en sa qualité de secrétaire général de la Fédération des travailleurs des banques et assurances, sans qu’il n’y ait de raison précise à cette mise à l’écart. C’est à travers les réseaux sociaux que ces syndicalistes ont découvert la note du SG de l’UGTA.
Rappelant les efforts déployés par M. Zoubiri dans le règlement des conflits entre la fédération et les entreprises employeurs, ainsi que son engagement pour arracher des droits dont la dernière augmentation de salaire, avec effet rétroactif à partir de janvier 2020, au profit de l’ensemble des employés des banques et des assurances, les 12 signataires du communiqué regrettent le fait que «le nouveau SG de l’UGTA ignore ce fait». Par la même, ils rappellent que seule une motion de retrait de confiance, votée par les travailleurs eux-mêmes, est à même de mettre fin aux fonctions du SG de la Fédération. Toute autre décision venant de l’extérieur est illégale.
Dans le communiqué rendu public, les représentants des 12 syndicats d’entreprises affirment que c’est avec consternation qu’ils ont appris la nouvelle sur les réseaux sociaux. Ils qualifient la décision d’illégitime. C’est une décision qui est «contraire au statut particulier et au règlement intérieur de l’UGTA». Ils affirment la rejeter «dans la forme et le fond».
Aussi, estiment-ils, prendre cette décision dans ce contexte particulier pour notre pays risque d’entrainer l’UGTA dans des «divisions» et des «dérapages» qui porteraient atteinte également au secteur. Ils préviennent contre un autre risque, selon ses dires, d’ouvrir grandes les portes aux syndicats autonomes pour s’accaparer de la représentativité syndicale.
Accusateurs, les syndicalistes en colère considèrent que telle décision «surprise» vise à faire taire les dernières voix qui réclament les droits des travailleurs des banques et assurances. Ils dénoncent et condamnent cette exclusion d’un syndicaliste qu’ils ont choisi eux-mêmes pour les représenter et affirment ne pas accepter de travailler avec un autre qui succèderait à lui.
Les syndicalistes demandent au SG de la centrale syndicale de revenir sur sa décision, en remettant le concerné à son poste. Ils lui rappellent son engagement, lors de sa dernière réunion avec les syndicats du secteur, à mettre fin aux anciennes pratiques et à veiller au respect des articles du règlement intérieur.
A l’occasion, les 12 signataires du communiqué, réitèrent leur demande au premier responsable de l’UGTA de prendre en charge l’affaire de leur collègue Nabil Arab, licencié le 07 avril 2020 pour cause de ses positions syndicales.
Yasmina Houadi