Les Sahraouis continuaient, mercredi, pour le 22e jour consécutif, de manifester pacifiquement pour réclamer la fermeture de la brèche illégale d’El Guerguerat, tandis que l’occupation marocaine se livre à une dangereuse escalade militaire qui risque d’ébranler la stabilité dans la région.
Des Sahraouis civils (hommes et femmes) représentant notamment des associations de jeunesse, des femmes, des travailleurs, d’organisations de défense des droits de l’homme et plusieurs ONG opérant dans le domaine socioculturel observent depuis trois semaines des sit-in à différents endroits le long du mur de sable marocain pour exiger la fermeture définitive de la brèche illégale d’El-Guerguerat dans l’extrême sud-ouest du Sahara occidental.
Les manifestations, se veulent, selon les organisateurs, un moyen de faire face aux manœuvres et provocations marocaines et réclamer l’organisation du référendum d’autodétermination, l’objectif pour lequel a été créée la Mission des Nations unies au Sahara occidental (Minurso).
Aussi, les manifestants appellent à mettre un terme à la souffrance inacceptable du peuple sahraoui face au silence de l’ONU notamment dans les villes occupées. Ils exigent également le retrait immédiat des troupes marocaines des territoires sahraouis occupés et de dévoiler le sort des disparus ainsi que la libération de tous les prisonniers civils sahraouis détenus dans les geôles marocaines.
En effet, des médias ont révélé que « des mouvements militaires ont été observés et environ 200 soldats marocains se dirigent vers la région de Guerguerat dans une escalade inquiétante ».
De son coté, le président de la Commission de défense du Sénat américain, James Inhofe, a fait état d’informations selon lesquelles « le Maroc envoie des forces militaires dans la région dans le cadre d’une escalade manifeste ». D’après lui, ce n’est pas un fait nouveau, « le Maroc tente depuis trop longtemps d’utiliser illégalement la question de Guerguerat ».
« Pour faire face à tous les trafics, et en particulier au trafic de drogue, les manifestants présents ici continueront de protester jusqu’à la fermeture définitive de la brèche illégale d’El Guerguerat », a déclaré récemment le porte-parole du groupe, Limam AL-Bachir.
Al-Bachir a expliqué mercredi encore, qu' »il existait un consensus total entre les différents représentants de la société civile sahraouie pour
poursuivre l’action de protestation pacifique garantie par le droit international en vue de fermer la brèche illégale », soulignant que cette ouverture illégale créée par le régime marocain dans le mur de l’humiliation et de la honte en 2001 ne s’ouvrira pas ».
Pour sa part, le gouvernement sahraoui a affirmé lundi qu’il « répliquera fermement » à toute intrusion d’éléments militaire ou civil de l’occupation marocaine dans les parties libérées du Sahara occidental, mettant en garde contre la mobilisation des forces militaires marocaines dans la région d’El Guerguerat.
« Des informations confirmées sur le terrain indiquent que les forces d’occupation marocaines ont commencé à déguiser ces groupes sous les yeux même des observateurs de la Minurso, dans le but de les introduire dans la zone tampon, afin d’attaquer les civils sahraouis en sit-in, il y a plus de deux semaines, dans le cadre de leur manifestation pacifique contre la brèche illégale à El Guerguerat », a-t-on précisé.
Le gouvernement sahraoui » tient également les Nations Unies et le Conseil de sécurité en particulier, pour responsables de la sûreté et la sécurité des civils sahraouis qui se trouveront exposés au risque d’une agression militaire marocaine déguisée en civile, face à une menace réelle, qui peut engendrer un massacre horrible de citoyens sahraouis désarmé « .
De son coté, le représentant du Front Polisario auprès des Nations Unies, Sidi Mohamed Omar, a déclaré récemment que le caractère pacifique des manifestations des Sahraouis civils à El-Guerguerat a mis à nu les mensonges de l’occupation marocaine qui poursuit une campagne effrénée pour tenter de tromper l’opinion internationale sur la réalité du terrain dans les territoires occupés du Sahara occidental ».
R. I.