Le volume d’eau potable consommé à travers l’ensemble du territoire national a augmenté de 10% depuis le début de la crise de la Covid-19 en mars dernier, a révélé jeudi à Alger le directeur central au ministère des Ressources en eau, Omar Bougueroua.
Invité de la Radio nationale, M. Bougueroua a précisé que l’augmentation de la consommation d’eau était due à l’intensification des opérations de désinfection menées quotidiennement dans toutes les régions du pays, tant au niveau des collectivités locales que des foyers. Il a ajouté que la consommation avait surtout augmenté durant le confinement décrété par les hautes autorités du pays en mars dernier dans le cadre de la lutte contre la propagation de l’épidémie de Covid-19.
Soulignant que l’alimentation de toutes les régions du pays en eau potable demeurait une priorité, le responsable a indiqué que les services du ministère étaient en train de recenser les communes confrontées à des pénuries d’eau afin de les raccorder aux réseaux de distribution de manière régulière.
Le directeur central a en outre fait savoir qu’il sera procédé, lors d’une prochaine rencontre entre le ministre des Ressources en eau et les cadres du secteur, à une évaluation globale de l’approvisionnement et de la consommation d’eau depuis le début du confinement. M. Bougueroua a fait état, dans ce cadre, de l’élaboration d’un programme prévoyant 700 projets visant à améliorer l’alimentation en eau potable des différentes communes du pays.
Concernant l’alimentation en eau pendant l’été, le responsable a affirmé que les services du ministère préparaient un plan devant permettre de passer cette période de forte demande sans encombre.
Lors des réunions prévues la semaine prochaine, le ministère des Ressources en eau élaborera un plan qui permettra d’assurer une bonne alimentation en eau potable durant cette saison et de faire face à tout aléa en temps et lieu, a expliqué le responsable.
Ce plan «anticipatif» prendra en considération le déplacement du citoyen durant la période estivale d’une région à une autre et prévoit de lancer des opérations de nettoyage des réservoirs et des conduites, d’assurer les pièces de rechange pour la réparation des pannes ainsi que d’autres mesures complémentaires, a-t-il précisé.
Un taux de plus de 50 % d’eau potable est assuré de sources hydriques souterraines, 30 % par les barrages et 17 % par traitement des eaux de mer, a-t-il indiqué, insistant sur l’impératif «d’une exploitation et d’une gestion rationnelles cette ressource».
Le ministre des Ressources en eau, Arezki Berraki avait déclaré récemment que le volume des réserves en ressources hydriques s’élevaient à 4,2 milliards de mètres cubes d’eau en plus des nappes souterraines disponibles en grande quantité, ce qui permet de satisfaire aisément les besoins des citoyens cet été.
Par ailleurs, M. Bougueroua a appelé les hommes d’affaires à investir dans le domaine touristique aux abords des barrages, considérant que ces investissements assureront des espaces et des piscines, ce qui réduira le phénomène de la baignade dans les barrages et évitera d’autres décès. «Tous les textes législatifs et cahier des charges relatifs à l’investissement aux alentours des barrages sont prêts», a-t-il ajouté, indiquant que le ministère a reçu des demandes qui sont en cours d’examen par une commission ad-hoc.
L’Algérie dispose de 81 barrages et 600 petits ouvrages hydrauliques situés dans des régions pouvant constituer des espaces de loisirs pour les familles. Les opérations de sensibilisation se poursuivent pour sensibiliser au risque de baignade dans les barrages et lacs.
Concernant le phénomène de pollution, le responsable a rassuré que toutes les mesures ont été prises, d’autant que les barrages sont classés parmi les infrastructures «stratégiques».
Concernant la pisciculture en eau douce dans les barrages, le responsable, qui indique que les barrages contribuent avec 400 tonnes/an, considère que ce chiffre est «faible» par rapport aux capacités dont dispose l’Algérie, citant un projet en collaboration avec le ministère de la Pêche pour la création d’une filière pour l’aquaculture et le développement de ce domaine au niveau des barrages et des digues.
R. N.