Accueil ÉCONOMIE Mohamed Arkab : « Les prix augmenteront progressivement au deuxième semestre de 2020 »

Mohamed Arkab : « Les prix augmenteront progressivement au deuxième semestre de 2020 »

0

Les prix du pétrole devraient augmenter progressivement au cours du deuxième semestre de 2020 après avoir atteint des niveaux très bas dans le contexte de la pandémie de Covid-19 qui a fait reculer la demande de pétrole mondiale, a indiqué mercredi à Alger le ministre de l’Energie, Mohamed Arkab.

«Nous sommes optimistes pour les prix du pétrole au regard des rapports d’experts qui prévoient une augmentation progressive au deuxième semestre de 2020 parallèlement à la levée des mesures de confinement», a déclaré M. Arkab à la presse à l’issue de la cérémonie d’installation du nouveau président de l’Autorité de régulation des hydrocarbures. Selon lui, la demande reprendra une fois la pandémie sous contrôle et les mesures de confinement levées, notamment à la faveur de la reprise des activités des entreprises économiques, en particulier les compagnies de transport aérien et terrestre.

A la lumière de ces prévisions, la décision de l’Organisation des pays exportateurs de pétrole et leurs alliés (OPEP+) relative à la baisse de leur production globale de pétrole de 9,7 mb/j en mai et juin puis de 7,7 mb/j au deuxième semestre, conjuguée à une autre baisse en dehors du groupe favoriseront l’absorption de l’excédent de l’offre de pétrole, a estimé le ministre.

«Tous les pays producteurs de pétrole sont appelés à réduire leur production (…) Si nous ne trouvons pas à qui vendre notre pétrole, nous sommes contraints de réduire la production», a dit M. Arkab. Les prix du baril ont plongé cette semaine à leur plus bas niveau historique. Le brent était coté mercredi matin à moins de 16 dollars.

Lundi, le brut américain a clôturé à un prix négatif (moins de zéro dollar). En réaction à cette chute, les membres de l’Opep et les producteurs hors Opep ont tenu une téléconférence pour examiner les moyens d’adaptation aux nouveaux développements enregistrés sur le marché pétrolier.

Série de réunions des producteurs pour examiner la situation du marché

Cette rencontre s’inscrit dans le cadre « des réunions consultatives informelles», les discussions étant focalisées sur les moyens d’appliquer le récent accord sur la baisse de la production, a affirmé M. Arkab.

A une question sur la non participation de la Russie et de l’Arabie Saoudite à la réunion, M. Arkab a affirmé qu’il ne s’agit pas « d’une absence», les deux pays n’ayant pas décliné une invitation officielle, précisant que la réunion constitue « une plateforme de concertation ouverte, créée dans le but de répondre à toute préoccupation, question ou proposition, organisée à la demande du président de la conférence», a-t-il fait savoir.

La réunion sera suivie par une série de rencontres entre les pays producteurs dans le but de garantir la poursuite de la concertation autour de la situation du marché et le strict respect de l’accord sur la baisse de la production.

Dans son analyse de la situation actuelle du marché, le ministre a expliqué la chute des prix « par le net recul de la demande –prévisible- face à une offre importante d’où la saturation des stocks». Il a estimé que la crise que traversent les marchés est «exceptionnelle» car elle réside dans la demande et non l’offre. «Si le problème était lié à la production, la crise aurait été endiguée», a-t-il dit.

Le faible coût de la production du brut algérien favorise l’amortissement du choc des prix

Concernant la réaction de l’Algérie quant à la chute des cours de l’or noir, M. Arkab a indiqué que le groupe Sonatrach avait tracé fin février à début mars dernier, un plan d’action pour faire face à cette situation occasionnée par le recul de la demande.

Ce plan prévoit des travaux de maintenance dans les champs pétroliers, dont la réalisation était prévue dans les prochains mois ainsi que la modification des programmes d’investissement pour préserver les équilibres financiers de Sonatrach, a fait savoir le ministre.

Et d’ajouter que le Pdg de Sonatrach s’est rendu, mercredi, à Hassi Messaoud pour s’enquérir de l’état d’exécution du plan et «se préparer à la période de déconfinement». Le ministre de l’Energie a estimé, dans ce cadre, que le coût de la production du brut algérien permet de faire face à cette crise, soulignant que Sonatrach disposait d’experts à même de lui permettre de prendre les mesures nécessaires face à tout imprévu.

Article précédentCovid-19 : 99 nouveaux cas confirmés et 10 nouveaux décès
Article suivantAPN : les projets de loi relatifs à la lutte contre la discrimination et au Code pénal adoptés par les députés