Le Président de la République, M. Abdelmadjid Tebboune, a affirmé, mardi soir lors d’une rencontre avec des médias nationaux diffusée à la Télévision publique, que l’Algérie était totalement prête à faire face à la pandémie du Coronavirus suivant «un plan bien étudié» à la lumière de la chute des prix de pétrole.
Le Président de la République a assuré concernant les mesures pour faire face à la pandémie du nouveau Coronavirus, qui menace la vie des citoyens, que l’Algérie «dispose de suffisamment de moyens qu’elle n’a pas encore tous utilisés».
Evoquant les moyens matériels, il a souligné que pour les masques chirurgicaux «la machine de production nationale s’est mise en route» avec une production quotidienne de quelque 80.000 à 90.000 unités outre une nette hausse de la production des produits désinfectants.
Aux capacités nationales disponibles s’ajoutera la commande passée à la Chine pour l’acquisition de 100 millions masques chirurgicaux et 30.000 kits de dépistage, a ajouté le président de la République précisant que cette commande sera réceptionnée «dans trois à quatre jours». S’agissant de la Chloroquine, médicament produit localement, M. Tebboune a précisé que le stock actuel permet le traitement de 200.000 Algériens.
«Nous avons les moyens, ce qui nous manque c’est la discipline», a déploré le Président de la République affirmant que «la situation est maîtrisée en Algérie», car elle dispose des moyens permettant de faire face à la pandémie, même en phase 5, sachant, a-t-il dit, que les capacités de l’Armée nationale populaire (ANP) n’ont pas été encore utilisées».
Aucune difficulté financière pour l’Algérie face au Covid-19
S’agissant des capacités financières, le président de la République a rappelé l’affectation de 370 mds de centimes à l’acquisition de moyens de prévention puis récemment de 100 millions USD pour faire face à la pandémie, faisant état d’une proposition d’aide de l’ordre de 130 millions USD de la part de la Banque mondiale (BM) et du Fonds monétaire international (FMI).
A ce propos, il a affirmé que «le problème n’est pas d’ordre financier (…) je pourrai prendre ici la décision de mobiliser un (1) mds USD pour la lutte contre le Covid-19», a-t-il déclaré soulignant que les réserves de change de l’Algérie s’élevait à 60 Mds Usd. En réponse à une question sur l’avenir des entreprises économiques à la lumière de la crise que traverse le pays en raison de la propagation du Covid-19 et de la chute des prix du pétrole, M. Tebboune a assuré qu’il sera toujours «aux côtés des entreprises et des artisans», ajoutant que «l’ETAT mettra en place tous les moyens économiques permettant le retour des petites et moyennes entreprises (PME) sans aucune perte».
Evoquant la question des stocks de produits alimentaires, sujet d’actualité, le président de la République a confirmé «l’abondance de ces produits», écartant toute pénurie. La production de semoule, à titre d’exemple, a été multipliée dernièrement par trois grâce à l’augmentation à 100% des capacités de production des minoteries, a-t-il fait savoir.
Pour ce qui est du blé, M. Tebboune a annoncé des cargaisons à réceptionnées par voie maritimes en sus de stocks suffisants pour 4 ou 5 mois. «Nous avons des réserves de change de 60 Mds USD alors que la facture d’importation des produits alimentaires ne dépasse pas les 9 Mds USD annuellement, a-t-il assuré ajoutant que «l’on ne peut donc parler de pénurie de produits alimentaires».
Déplorant certaines pratiques comme «la frénésie de stockage et le trafic des produits alimentaires et des équipements de prévention contre le Covid-19 (masques et bavettes), à l’instar d’une tentative de trafic de 4 millions unités déjouée récemment, le président de la République a rendu hommage aux citoyens «patriotes» qui signalent ces dépassements.
Vers des textes juridiques pour faire face à la chute des prix de pétrole
A la question de savoir à quel point l’Algérie était prête face aux répercussions de la baisse des prix de pétrole, le président de la République a estimé que le pays était prêt à relever ce défi. «L’Algérie s’apprêtait avant la chute des cours du pétrole, à la refonte de son économie», a-t-il déclaré soulignant que cette chute «entrainerait une baisse des recettes de 30 à 40% et que ces dernières pourraient ne plus couvrir que 20% de nos besoins économiques», mais, a-t-il indiqué «les choses sont étudiés et des textes sont en préparation pour engager des changements».
R. N.