Le premier cycle des pourparlers politiques libyens s’est achevé vendredi à Genève «sans résultat», avec la participation d’une partie des délégués, a annoncé Ghassan Salamé, chef de la mission d’appui de l’Onu en Libye (Manul).
Néanmoins, il a confié lors d’une conférence de presse, qu’ils avaient eu trois jours de «discussions fructueuses» qui ont réussi à planifier un ordre du jour et des termes de référence pour la prochaine série de pourparlers sans aucune mesure concrète vers un cessez-le-feu. L’Envoyé de l’ONU, s’est dit «surpris» d’apprendre, le premier jour des pourparlers, que six des 13 représentants du Haut Conseil d’Etats sont repartis en disant qu’on leur avait demandé de le faire.
«Cependant, ceux qui sont restés ont décidé que l’occasion était trop rare et précieuse et que, par conséquent, les pourparlers politiques devaient commencer avec ceux restés à Genève», a dit M. Salamé.
Les pourparlers politiques libyens qui se sont tenus sous l’égide de l’ONU ont été lancés mercredi, sans la participation des belligérants (le maréchal Khalifa Haftar et le gouvernement d’unionnationale (GNA) de Fayez el-Sarraj) mais en présence d’une vingtaine de personnalités indépendantes et des acteurs de la société civile.
M. Salamé a accusé les deux camps de ne pas tenir leurs engagements, dénonçant des «mensonges» par le camp Haftar qui accuse l’ONU d’avoir imposé certains délégués représentant le Parlement de l’Est.
«Les 13 représentants du Parlement de Tobrouk ont été élus démocratiquement et sans l’intervention de l’ONU (…) nous avons adopté une seule méthode de travail qui a été appliquée aux deux Conseils», a expliqué le représentant de l’ONU. «L’ONU a exécuté à la lettre ce qu’elle avait promis et je n’accepterai aucune critique à ce niveau-là», a-t-il insisté. En revanche il a annoncé la tenue prochaine d’un nouveau cycle de pourparlers politiques le mois prochain, sans donner de date précise.
Les pourparlers politiques ont suivi l’achèvement d’un deuxième tour des pourparlers de la Commission militaire conjointe (JMC), parrainés par l’ONU, sur la Libye entre les parties en conflit. L’Envoyé onusien a souligné que la recherche de solutions à la crise libyenne dépend de la poursuite des négociations «militaires, économiques et politiques» sur trois voies différentes mais parallèles. «Par conséquent, j’invite toutes les parties à respecter l’accord conclu le 12 janvier», a déclaré M. Salamé. En effet, un cessez-le-feu a été conclu en janvier dernier, mais la trêve a été régulièrement violée.
R. I.