La Société des eaux et de l’assainissement d’Alger (Seaal) procèdera, dès demain à 8h00 à une suspension de l’approvisionnement en eau potable de ses communes d’Alger jusqu’à jeudi 27 février à 20h00, et ce, pour réparer quatre fuites d’eau d’un débit très important estimé à 6000 m3/j situées au niveau d’une des deux canalisation de transfert d’eau issues de la station de Boudouaou, alimentant les communes d’Alger. Lors d’un point de presse, organisé aujourd’hui au siège de la société, le directeur général de SEAAL, Brice Cabibel, accompagné de ses proches collaborateurs, a tenu à rassurer les consommateurs algérois quant à la disponibilité de l’eau tous les jours, au moins de 6h00 à 16h00. Le directeur exploitation eau, Slimane Bounouh, quant à lui, revient, dans cet entretien accordé au site «messagerie.com », sur cette opération de réparation et décrypte ses tenants et aboutissants.
Dans quel cadre se déroulera cette opération de réparation des fuites ?
L’opération de réparation des quatre fuites rentre dans le cadre de la préservation de la ressource. Comme l’a bien expliqué le directeur général de la SEAAL, l’Etat algérien a mobilisé des milliards de dollars pour mobiliser de la ressource, réaliser des transferts, construire des barrages et des stations de pompages, non seulement dans la capitale, mais aussi à travers toutes les régions du pays. Il serait donc abject et immoral de gaspiller cette ressource. Notre stratégie, après avoir assuré l’alimentation en eau potable de la capitale en H24, avec 1,1 million de m3/jour, consiste à préserver la ressource. Si nous croisons les bras et nous nous contentons de ce que nous avons réalisé, nous serons obligés de solliciter la production pour nous rajouter d’autres volumes afin d’assurer le H24. La préservation de la ressource passe nécessairement par la lutte contre les pertes physiques et contre les pertes commerciales. Tant que nous gagnons de l’eau et nous la réinjectons dans le réseau de distribution, nous diminuons le volume d’eau produit, nous augmentons celui que nous facturons et nous améliorons ainsi notre ratio « volume produit / volume facturé ». Aujourd’hui, ce ratio est de 58%. Mais notre objectif est d’atteindre un ratio de 80%, voire 100%, pourquoi pas.
Concrètement, en quoi consistent ces travaux de réparation ?
L’opération est très simple. Nous avons d’abord identifié les quatre points de fuite. Nous avons préparé le terrain, sans qu’il y ait un impact sur la distribution. Nous avons aussi installé les pompes de vidange, les équipes devant intervenir sur place et celles devant gérer la qualité de l’eau. Demain matin, nous commencerons à fermer les tronçons pour vidanger et isoler les tuyaux concernés par la réparation. Les quatre équipes entameront les travaux de réparation simultanément et sans arrêt, jusqu’à jeudi prochain à 8h00 du matin. Il faudra ensuite remettre en service tout le réseau de 35 km, progressivement, pour éviter tout raclage sur les conduites, qui risque de donner une eau noire dans les robinets. La réouverture des vannes se fera donc crescendo, tout en s’assurant du que la quantité de chlore dans l’eau est bonne et que le taux de turbidité est dans les normes.
Quel message à adresser aux consommateurs ?
Notre message est simple : Evitez de paniquer car vous aurez de l’eau toute la journée, au minimum de 6h00 du matin, jusqu’à 16h00. Il y aura même des foyers qui auront de l’eau jusqu’à 17h ou plus. D’autres ne seront peut-être pas touchés par cette suspension. La panique poussera les gens à stocker l’eau, ce qui engendrera une baisse des réservoirs. J’appelle donc les consommateurs à ne stocker l’eau qu’en petites quantités, pour les besoins du soir seulement.
Peut-on connaître l’impact financier de cette opération sur la société ?
Il m’est difficile, pour l’heure, d’évaluer financièrement cette opération, tout simplement parce que l’ensemble des travaux est pris en charge en interne par nos différentes équipes. L’évaluation se fera ultérieurement en temps opportun.
B. Titem