Des bases abritant des militaires américains en Irak ont été visées dans la nuit de mardi à mercredi par des missiles balistiques iraniens en riposte contre l’assassinat vendredi dernier du général iranien, Qassem Soleimani, alors que le bilan de cette attaque n’était pas encore connu.
Le ministre iranien des Affaires étrangères, Javad Zarif, a affirmé sur twitter que son pays avait mené et «terminé» dans la nuit «des mesures proportionnées d’autodéfense conformes à la Charte de l’ONU en attaquant une base d’où ont été lancées des attaques lâches contre nos citoyens et officiers de haut rang», assurant que «nous ne cherchons pas l’escalade ou la guerre».
De son côté, le commandement militaire irakien, a confirmé le bombardement iranien par 22 missiles –17 sur la base aérienne d’Aïn al-Assad (…) et cinq sur la ville d’Erbil– qui ont tous touché des installations de «la coalition internationale emmenée par les Etats-Unis». Cette attaque ayant ciblé les deux bases utilisées par les Américains en Irak, intervient cinq jours après la mort dans une frappe américaine du général iranien Qassem Soleimani à Baghdad.
Le président Trump a minimisé l’attaque iranienne, mettant en relief la force de l’armée américaine parmi «les plus puissantes et les mieux équipées au monde». Le porte-parole du ministère américain de la Défense, Jonathan Hoffman, a fait état d’une douzaine de missiles balistiques tirés par l’Iran contre les forces militaires américaines et de la coalition en Irak.
«Tandis que nous évaluons la situation et notre réponse, nous prendrons toutes les mesures nécessaires afin de protéger le personnel américain, ses partenaires et alliés dans la région», a-t-il déclaré.
Pour sa part, l’Irak qui a dénoncé «une violation de sa souveraineté», a réclamé le départ des troupes étrangères de son sol, sans avoir fait mention d’éventuelles victimes parmi les forces irakiennes ou au sein des forces de la coalition, tandis que la télévision publique iranienne faisait état de 80 morts, affirmant le lancement de 15 missiles contre des cibles américaines en Irak, et qu’«aucun d’entre eux n’a été intercepté».
Quelques heures après l’attaque de bases américaines en Irak, l’agence fédérale de l’aviation américaine (FAA) a interdit aux avions civils américains «d’opérer dans l’espace aérien au-dessus de l’Irak, de l’Iran, et des eaux du golfe Persique et du golfe d’Oman».
De nombreuses compagnies aériennes ont suspendu leur survol des espaces aériens iranien et irakien, notamment française et allemande, néerlandaise, Emirates, et également des compagnies asiatiques et australienne.
Le guide suprême iranien, l’Ayatollah Ali Khamenei a qualifié le raid, de «gifle» avant d’insister sur le fait que de telles représailles militaires ont été menée contre le «régime terroriste américain», soulignant que les américains qui «n’ont apporté à la région que la guerre, la sédition, la destruction des infrastructures», doivent mettre fin à leur «présence néfaste» dans la région.
«La question de vengeance est autre chose. Hier soir, une gifle a été soufflée aux Américains. Notre riposte viendra», a-t-il averti devant des milliers d’habitants de Qom, à l’occasion de son premier discours prononcé après la riposte iranienne. «Les plans américains en Irak, en Syrie et au Liban ont été neutralisés» grâce aux efforts de Qassem Soleimani, a encore ajouté l’Ayatollah Ali Khamenei.
R. I.