Décevante et manquant cruellement de motivation, l’équipe nationale de football est passée à côté de son sujet à la CAN-2023 (reportée à 2024) en Côte d’Ivoire, en quittant le tournoi sans gloire dès le premier tour, à l’issue de la défaite cruelle concédée mardi soir face à la Mauritanie (0-1) à Bouaké.
La désillusion était grande au coup de sifflet final de l’arbitre somalien Omar Abdelkadir Artan. Les « Verts » venaient de concéder leur deuxième élimination de suite dès la phase de poules de la CAN, ce qui constitue une première historique dans les participations de l’Algérie.
Pire. L’équipe nationale, impuissante, reste sans la moindre victoire en deux éditions de rang. Le dernier succès remonte à la finale de la CAN-2019 remportée face au Sénégal (1-0) en Egypte, soit six matchs sans le moindre succès en phase finale !.
Avant leur dernier rendez-vous face aux « Mourabitounes », les coéquipiers du capitaine Riyad Mahrez, souvent contesté pour son mauvais rendement, se sont montrés incapables de s’imposer face à l’Angola (1-1) et au Burkina Faso (2-2). Pourtant, les Algériens n’avaient besoin que d’un seul point, face à la Mauritanie, pour valider leur billet aux 1/8es de finale, parmi les quatre meilleurs troisièmes.
Tout le monde s’est empressé, au sein de l’équipe nationale, dont le coach Djamel Belmadi à afficher l’ambition d’aller le plus loin possible dans cette 34e édition, mais la réalité du terrain a fini par leur faire déchanter.
Cette ambition s’est avérée démesurée eu égard des difficultés rencontrées par les Algériens durant les trois matchs face à des adversaires qui auraient même pu remporter leur duel.
Sur le plan des statistiques, l’équipe nationale a quitté le tournoi en marquant trois buts, soit une moyenne d’un but par match, et encaisser quatre, soit l’un de ses pires ratios à travers ses participations à la CAN.
Manquant cruellement d’inspiration tactique, Belmadi a joué à chaque fois avec trois onze différents, ce qui a fini par déstabiliser l’équipe, notamment sur le dernier match, où il a opéré pas moins de cinq changements, dont celui forcé de Tougaï dans l’axe central à la place de Bensebaïni, suspendu pour cumul de cartons jaunes.
La fin d’un cycle
Cette troisième désillusion de suite concédée par l’équipe nationale en l’espace de deux ans, après la CAN-2021 et une élimination en barrages du Mondial 2022, pourrait enclencher le début d’un nouveau cycle, avec notamment le départ de certains joueurs.
Des éléments trentenaires tels que Feghouli, M’bolhi, Slimani, et autres Mahrez, pourraient annoncer leur retraite internationale, eux qui ont sont en sélection depuis plus de dix ans.
« Oui, peut-être qu’il s’agit de la fin d’un cycle », a réagi Belmadi en conférence de presse d’après-match mardi soir.
La reconstruction de l’équipe lancée en grande pompe par Belmadi après l’échec de mener les » Verts » à la qualification à la Coupe du monde 2022, en faisant appel à plusieurs nouveaux joueurs, n’a pas apporté ses fruits.
« Cette équipe qui a monté sur le toit de l’Afrique en 2019 en décrochant une deuxième étoile africaine, n’a pas uniquement besoin d’un nouveau sang, mais plutôt d’une vrai stratégie de relance basée sur des critères bien définis », estiment les observateurs.
La nécessité de se relever après cette grosse désillusion est d’autant plus importante, d’autant que les futures échéances se rapprochent à grands pas, à commencer par la suite des qualifications de la Coupe du monde 2026 et le début des éliminatoires de la CAN-2025.
« On a une qualité énorme dans le groupe, des joueurs qui jouent dans de grands clubs européens, je pense qu’on a la capacité de rebondir, l’avenir nous le dira. On va tout faire pour redonner la joie au peuple », a assuré le 2e capitaine Aïssa Mandi.
Une chose est sûre, la sélection nationale ne sera plus la même à l’avenir, puisque de grands changements sont prévus, aussi bien au sein de l’effectif, qu’au niveau du staff technique avec le départ annoncé de Djamel Belmadi.