L’historien marocain et défenseur des droits de l’Homme, Maati Monjib, a estimé que le régime du Makhzen « pourrait tomber avant la fin de cette décennie », et dénoncé l’espionnage et la répression par Rabat des voix libres dans le Royaume. Interrogé par le site d’information « Arabi 21 » sur le « niveau de stabilité » du régime marocain, Maati Monjib a estimé que les régimes autoritaires, « notamment ceux n’ayant pas de revenus pétroliers importants, sont menacés par l’instabilité ».
De l’avis de l’historien, « s’il n’y a pas de véritables réformes démocratiques, ces régimes pourraient tomber avant la fin de cette décennie », soulignant dans ce contexte la « grave détérioration dans le domaine de l’éducation et de la santé, l’augmentation de la corruption et la régression des libertés dans le Royaume ».
Dans son évaluation du travail du gouvernement d’Akhannouch quatre mois après avoir pris ses fonctions, Maati Monjib a déclaré que ledit gouvernement « nous ramène à l’époque des gouvernements technocrates qui dirigeaient le Maroc pendant les années 90 », et a souligné, dans ce sens, que « ses ministres ne sont que de simples fonctionnaires composés essentiellement de notables et d’acteurs locaux. »
Evoquant l’espionnage par le Makhzen d’un certain nombre d’opposants et de médias via le programme « Pegasus » de la société israélienne NSO, dont Maati Monjib lui-même a fait l’objet, l’historien a expliqué que « l’espionnage est un crime ».
Après avoir révélé les sommes d’argent que le régime du Makhzen a dépensées pour installer des dispositifs d’espionnage, Maati Monjib a estimé qu' »il est honteux pour un pays dont la moitié de la population est pauvre, de gaspiller son argent pour des gens qui dénoncent l’injustice, la répression et la corruption », en les espionnant.
R. I.