Le projet du nouveau port international « Dakhla Atlantique » dont le Makhzen annonce l’entame de sa réalisation en 2022 sur un territoire occupé, fait partie des multiples projets inscrits dans sa stratégie de pillage et d’exploitation illégale des ressources naturelles du Sahara Occidental.
Le Maroc aspire à faire de ce port une « plaque tournante » des échanges commerciaux avec l’Afrique de l’Ouest et l’Amérique latine, sur un territoire qu’il ne lui appartient pas, en ignorant l’existence du peuple sahraoui dont l’accès à ses propres ressources est soumis au monopole et au dictat du colonisateur marocain, qui continue d’exploiter les richesses naturelles sahraouies en violation des lois et législations internationales.
Situé à N’tireft, à 40 kilomètres au nord de la ville de Dakhla, au Sahara Occidental occupé, et s’étalant sur une superficie de 1650 hectares, « Dakhla Atlantique », dont la durée de réalisation est estimée à 7 ans au moins, avec un investissement global de près de 1,4 milliard de dollars US, se compose de trois ports: un dédié au commerce, un à la pêche côtière, et un autre à la fabrication de navires.
Dans sa récente Contribution déterminée au niveau national (iNDC), la République arabe sahraouie démocratique (RASD) affirme que ce genre d’actions marocaines, « visent vraisemblablement à renforcer l’occupation du Sahara occidental et à intensifier l’exploitation économique du territoire occupé ».
La RASD a avertit, aussi, sur le fait que l’installation de ce port représentait un « grand risque » d’inondations dans la région de Dakhla en cas d’évènements extrêmes dans la mer, ce qui exposerait les populations locales, déjà victimes de marginalisation, au danger, en s’interrogeant sur l’existence d’une expertise pour évaluer l’impact environnemental, social et climatique du nouveau port.
L’Observatoire « Western Sahara Resource Watch » (WSRW) avait déjà, à l’annonce de l’intention du Maroc de réaliser ce port, estimé que le but derrière ce projet était « le pillage et l’exploitation illégale des ressources naturelles du peuple sahraoui », en soulignant, d’une manière générale, que « les projets marocains sont extrêmement inquiétants ».
« Ces nouveaux ports serviront à enraciner l’occupation (marocaine) et à intensifier le pillage du territoire. Nous exhortons toutes les entreprises internationales à ne pas entreprendre de projets au Sahara Occidental sans le consentement du peuple du territoire », avait écrit l’ONG. Notant que le projet marocain « faisait partie des 683 projets pour la période 2016-2023, visant tous à développer économiquement des terres qui n’appartiennent pas au Maroc ».
Selon des militants sahraouis, dont les propos ont été relayés sur des réseaux sociaux, le Maroc aspire, par ce projet, à tirer des bénéfices économiques vu l’importance géostratégique de la région, et avoir une influence économique maritime sur l’Atlantique, un des océans les plus riches du monde.
R. I.