Le ministre de le Communication, Ammar Belhimer, a salué jeudi un regain « évident » d’un panafricanisme « hostile » au cadre néo-colonial qui régente la « Françafrique ».
« Il y a, en effet, un regain évident et salutaire de panafricanisme hostile au cadre néo-colonial qui régente la ‘Françafrique’. Toute l’Afrique subsaharienne, l’Afrique de l’Ouest et Sahel notamment, ressent la présence française comme une humiliation », a indiqué M. Belhimer dans une interview accordée à l’agence de presse turque Anadolu.
« Il semble bien que les rapports de domination-soumission post-indépendances qui se sont substitués aux rapports dominant-dominé qui ont prévalu à l’époque coloniale, arrivent bel et bien à leur terme, au profit d’un partenariat plus équilibré porté par les nouveaux partenaires émergents que sont la Turquie, la Chine et la Russie », a-t-il ajouté.
Invité à analyser « l’affolement » de la France suite au rapprochement Alger-Bamako, le ministre de la Communication a indiqué que « la doctrine militaire française qui a projeté l’opération barkhane au Mali, est inappropriée, voire contre-productive ».
Il a ajouté que cette doctrine qui « prétend anéantir militairement les forces du terrorisme qui frappe la France (…), instaure une sorte de ‘tutorat’ qui méprise les forces locales, réduites à des supplétifs pour la protection des sources d’uranium nécessaires au complexe nucléaire français ».
Pour lui, « si l’intention était noble, ces moyens colossaux déployés auraient constitué un atout pour le développement économique, social et culturel du Mali », ce qu’il considère comme « la seule réponse durable à l’extrémisme et à l’obscurantisme si tant est qu’ils constituent une préoccupation réelle pour la France ».
Par ailleurs, en réponse à une question sur l’état de la coopération algério-turque et ses perspectives, M. Belhimer a indiqué que « les relations algéro-turques n’ont cessé de se développer, particulièrement depuis le début du siècle », ajoutant que « ce développement s’inscrit dans une sorte de partenariat d’exception qui, en très peu de temps, propulsa la Turquie au rang de 5ème partenaire commercial et de premier investisseur étranger en Algérie ».
Il a rappelé que ces relations trouvent leur source dans « une histoire commune » entre les deux pays qui « contrairement aux lectures erronées qui sont faites par certains, ne s’inscrit nullement dans ce qui est prétendu être ‘une colonisation ottomane’ ».
R. N.