Réduite quasiment à sa plus simple expression, en terme de durée, la visite du Président Français en Algérie, Emmanuel Macron, effectuée ce mercredi – décembre, s’est distinguée surtout par l’accueil chaleureux que lui a réservé la population d’Alger, à l’occasion de son bain de foule effectué au niveau de la Rue Larbi Ben Mhidi. Cerise sur le gâteau, le soleil était au rendez- vous.
Durant sa promenade pédestre, des questions, sous forme d’apostrophes fusent, tournant toutes autour d’un même sujet : le visa.
Parfois des questions qui fâchent telles celles liées à la Mémoire. Macron, sans jamais se départir de son large sourire, répond et tente de convaincre. Mais la réponse formelle a été déjà anticipée : «Ni déni, ni repentance» a tranché dernièrement le chef d’Etat français, s’expliquant ensuite, à l’occasion d’une interview accordée aux quotidiens Al Khabar et El Watan : «Je connais l’histoire, mais je ne suis pas otage du passé. Nous avons une mémoire partagée. Il faut en tenir compte. Mais je souhaite désormais, dans le respect de notre histoire, que nous nous tournions ensemble vers l’avenir».
Cette vision pragmatique du quadragénaire président de la République française aura-t-elle cet effet infaillible de dépassionner définitivement les relations tumultueuses entre l’Algérie et la France ?
En tout état de cause, Emmanuel Macron s’y avance à pas sûrs. Il reste que d’autres dossiers, en dehors de la question mémorielle sont encore à revisiter entre les deux pays. Dans ce contexte, vient en tête le volet des relations économiques bilatérales.
Perdant du terrain, au profit de la Chine depuis 2013, la France est attendue pour rebondir à ce niveau. Les accords signés, récemment entre les deux pays dans les secteurs, notamment, de l’industrie automobile à travers le lancement de l’usine Peugeot-Algérie, participent de cette volonté commune d’aller de l’avant.
Deuxième chapitre et non des moindres, la lutte antiterroriste. L’entretien entre les présidents Bouteflika et Macron, tenu mercredi 6 décembre ont porté sur la situation sécuritaire qui prévaut dans la région du Sahel.
Autant de questions toujours en suspens, donc, et qui seront posées sur la table de façon exhaustive aujourd’hui jeudi 7 décembre à Paris, à l’occasion de la tenue de la quatrième réunion du Comité interministériel de haut niveau (CIHN) algéro-français.
A rappeler que cette réunion sera présidée par le Premier ministre français, Edouard Philippe et son homologue algérien, Ahmed Ouyahia.
Azzouz Koufi