Le bilan des intempéries dévastatrices en Europe a atteint vendredi au moins 126 morts, la plupart en Allemagne, où de nombreuses personnes restent disparues, faisant craindre une tragédie bien plus grave encore. Un précédent bilan a fait état de près de 100 morts. Il s’agit de la pire catastrophe naturelle dans ce pays depuis la guerre.
La Belgique paie aussi un lourd tribut avec au moins 23 décès. Et les inondations consécutives à des pluies diluviennes ont aussi causé de nombreux dégâts aux Pays-Bas, au Luxembourg ou encore en Suisse. Mais c’est l’ouest de l’Allemagne qui a été le plus affecté par les crues subites, avec à elle seule au moins 103 morts, selon le dernier bilan vendredi.
«Nous vivons ici depuis plus de 20 ans et nous n’avons jamais vécu quelque chose ça, c’est comme si nous étions en guerre», témoigne un habitant de Schuld, un village de Rhénanie-Palatinat en grande partie détruit, Hans-Dieter Vrancken, 65 ans. De nombreux villages de cette zone présentent une image de désolation.
Le bilan pourrait encore grimper : «Au fur et à mesure que les caves se vident ou qu’on pompe l’eau, nous ne cessons de tomber sur les corps de gens qui ont laissé leur vie dans ces flots, ce qui fait que je ne peux pas me prononcer sur le bilan final», a déploré vendredi Roger Lewentz, ministre de l’Intérieur de Rhénanie-Palatinat, l’une des deux régions les plus touchées avec la Rhénanie du Nord-Westphalie voisine.
Près de Cologne, une portion de village s’est littéralement effondrée sur elle-même suite à un glissement de terrain vendredi. En Belgique, des personnes sont toujours portées disparues et 21.000 habitants sont privés d’électricité. L’armée a été déployée dans quatre des dix provinces du pays pour participer aux secours et notamment aux nombreuses évacuations. La situation pourrait aussi s’aggraver en Suisse, avec des risques de crues de plusieurs lacs et cours d’eau.
R. I.