L’Algérienne des Eaux a eu à déplorer des perturbations dans l’alimentation en eau potable dans plusieurs localités du pays depuis début juillet.
En s’excusant auprès de ses abonnés, et tout en refusant de se dérober devant ses responsabilités, l’ADE tient cependant à souligner que son action ne peut assurer un service public de qualité sans le concours de tous les acteurs et partenaires.
Et si l’ADE fait preuve de compréhension face à des citoyens qui expriment parfois leur insatisfaction, elle ne peut omettre de signaler des actes et des situations, mêlant illégalité et incivisme, qui privent les citoyens de leur accès légitime à l’eau potable tout en ternissant gravement l’image de l’établissement.
La distribution de l’eau potable est en effet l’affaire de tous: l’ADE, évidemment, mais aussi les citoyens, les abonnés, les autorités locales, les administrations, les partenaires du secteur public, etc.
Le concours de tous est vital pour assurer une distribution dans les meilleures conditions, particulièrement en cette période de grosses chaleurs, où la demande explose, et où la moindre défaillance d’un maillon de la chaîne entraîne de sérieuses perturbations.
Dans un système qui fonctionne à flux tendu, la moindre coupure de courant électrique perturbe ainsi la distribution. Il faut parfois de longues heures, parfois des journées entières, pour que la distribution retrouve son rythme normal.
Mais là où la situation devient totalement inacceptable, c’est quand des actes d’incivisme, ou franchement délictueux, bloquent l’accès légitime des abonnés de l’ADE au service public de l’eau potable.
L’ADE déplore une situation qui s’est produite à Bir El-Ater, dans la wilaya de Tébessa, où une sérieuse perturbation, largement évoquée par la presse, a été enregistrée depuis début juillet. Des investigations menées par l’ADE résulte que cette ville reçoit théoriquement 3.500 mètres cube/jour, à partir des transferts de Dhokara et Ogled Ahmed.
Mais les deux transferts subissent une multitude de piquages techniquement non réglementaires déplore l’ADE. Une enquête de l’Algérienne des eaux a révélé l’existence de 51 piquages «autorisés», alimentant des particuliers, des industriels et différents sites, ainsi que des dizaines de piquages illicites.
Le résultat est évident : l’eau n’arrive à Bir El-Ater qu’en quantités très limitées, ce qui provoque un véritable casse-tête dans la distribution.
Second exemple cité par l’ADE concerne des perturbations de l’AEP enregistrées dans les localités de Aïn-Cherchar, Sebt et Djendel, dans la daïra de Azzaba, wilaya de Skikda, où les investigations menées par cet organisme ont révélé une quinzaine de piquages illicites réalisés sur une conduite principale par des fellahs qui utilisaient une eau traitée pour irriguer des dizaines de champs d’agrumes.
Le recours à la force publique a été nécessaire pour rétablir la situation, et des procédures judiciaires ont été engagées contre les auteurs de ces actes a précisé la même source.
Le Directeur général de l’ADE, Hocine Zaïer a indiqué que durant le seul mois de mai 2017, l’ADE a enregistré 1.470 cas de branchements illicites, dont 427 ont fait l’objet de procédures judiciaires, les autres étant réglés à l’amiable.
Tout ceci, a-t-il dit, implique pour l’ADE «un travail fastidieux, mobilisant des moyens et des énergies qui devraient être consacrées à d’autres tâches en vue de l’amélioration du service public de l’eau».
Hacène Nait Amara