L’ambassadeur d’Algérie en France, Mohamed-Antar Daoud, a rappelé, lundi, que le soutien constant de l’Algérie à l’autodétermination du peuple sahraoui trouvait sa source dans le cheminement historique marqué par le recouvrement de l’indépendance après une longue et glorieuse guerre de libération nationale ayant permis au peuple algérien d’exercer son droit à l’autodétermination.
Dans une mise au point adressée à la direction de la publication de Jeune Afrique au sujet de l’infographie intitulée : « Front Polisario : une république ensablée » , parue dans le numéro 3100 du mois de mai 2021 de l’hebdomadaire, M. Antar souligne que « le soutien constant de l’Algérie aux peuples sous le joug de l’occupation et leur droit à l’autodétermination, en particulier pour les causes justes palestinienne et sahraouie, trouve sa source dans le cheminement historique marqué par le recouvrement de l’indépendance après une longue et glorieuse guerre de libération nationale ayant permis au peuple algérien d’exercer son droit à l’autodétermination ».
Le diplomate s’indigne notamment du contenu du texte introductif de cette infographie qui laisse suggérer que l’Algérie, partie intéressée et non concernée à l’instar de la Mauritanie, soutient une cause vaine, qualifiant de « mirage la perspective de l’indépendance du Sahara occidental ».
L’ambassadeur relève que l’infographie en question fait ressortir l’utilisation par la rédaction d’une carte du continent africain intégrant le territoire du Sahara occidental dans les frontières internationales du royaume du Maroc, et ce, en contradiction avec les faits établis par la légalité et le droit internationaux.
Et d’ajouter: « Nonobstant la ligne éditoriale de votre magazine, connue de tous pour, être défavorable au processus de décolonisation du territoire non-autonome du Sahara occidental et à l’exercice du peuple sahraoui de son droit à l’autodétermination, tel que prévu par les résolutions pertinentes du Conseil de sécurité et celles de l’Assemblée générale des Nations unies, les exigences de la profession de l’information commandent l’objectivité et la rigueur quant à l’utilisation de supports, notamment les cartes géographiques qui doivent refléter les frontières internationalement reconnues ».
A ce titre, il rappelle que les territoires du royaume du Maroc et celui du Sahara occidental sont deux territoires bien distincts et séparés, une réalité réaffirmée par différents instances internationales et régionales, à l’instar de la Cour internationale de justice (CIJ) de l’Union africaine (UA) et de la Cour de justice de l’Union européenne (CJUE). Ainsi, « toute illustration ne prenant pas en compte cette réalité est de nature à induire en erreur le lecteur », explique le diplomate.
L’ambassadeur s’interroge sur la persistance de Jeune Afrique, pourtant média d’essence panafricaine, à se faire héraut de l’occupation marocaine qui foule au pied d’un des principes fondateurs de l’UA et de l’ONU, à savoir, le droit des peuples à disposer d’eux-mêmes.
Il note, par ailleurs, que cette mise au point » n’a d’autres objectif que le souci de voir prévaloir une information complète, reposant sur des données factuelles irréfragables et susceptibles de permettre un échange sur la nature de cette question qui concerne la dernière colonie d’Afrique ».
Cela dit, « je demeure persuadé que vous ne manquerez pas de prendre en compte, à l’avenir, ces éléments d’information que j’estime neutres et objectifs, permettant non seulement de garantir aux lecteurs une information fiable et authentique, mais également d’éviter d’induire l’opinion publique en erreur en employant des supports illustratifs altérés ne reflétant point la réalité du conflit », conclut l’ambassadeur d’Algérie à Paris.
K. B.