Accueil A LA UNE 2020 : UNE ANNEE DE L’APOCALYPSE

2020 : UNE ANNEE DE L’APOCALYPSE

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Près de 79 millions de contaminations au coronavirus et 02 millions de décès à travers le monde, les économies effondrées ; l’Algérie s’en tire bien
L’Humanité marquera d’une ‘’pierre noire’’ une année 2020 maudite à ne pas en finir et où les malheurs, pour une fois universels, ont tutoyé de près l’Apocalypse, quand 78.573.272 cas de contamination au coronavirus et 1.735.016 tués par la Covid-19 sont enregistrés fin décembre.
Un virus qui, s’il a eu comme origine la province chinoise de Wuhan, n’en a pas moins revêtu l’allure d’un mal venu d’ailleurs, tant il a tétanisé communautés scientifiques mondiales et gouvernants et causé des dégâts collatéraux incommensurables.
Flash back sur une année de cauchemars, d’angoisses et de banqueroutes multiformes.

Janvier 2020. Le monde entier commence à prendre la mesure du redoutable SARS-Cov-2, déclencheur de la pandémie de Covid-19. Autant il sème, d’entrée, un désarroi absolu, autant il suscite des controverses quant à ses origines à ce jour.
Du pangolin malade à la chauve-souris, en passant par des manipulations et expériences du laboratoire de Wuhan en Chine, les spéculations sont légion mais la science, elle reste impuissante face à un virus qui s’est remarquablement adapté à l’espèce humaine, avec une capacité de nuisance et une vitesse de propagation qui happe subitement les quatre coins du monde.
Très vite les contaminations au Covid-19 brisent toutes les frontières du monde entier, charriant des hécatombes inédites et des désastres incommensurables au plan socio- économique, même, et surtout, dans les pays les plus modernes.
Les personnes âgées et celles couvant des maladies chroniques meurent, par centaine de milliers dans des processus atroces de détresse respiratoires.
Etats- Unis d’Amérique, Italie, France, Espagne et Royaume-Uni, sont en tête de liste des victimes du coronavirus, en dépit de leur système de santé supposément fiable.

Une cacophonie anxiogène planétaire

Devant l’impuissance face aux effets dévastateurs d’un mal incontrôlable, les gouvernants du monde entier n’ont d’autres alternatives que de fermer frontières et moyens de communication, air-mer-terre, et ralentir, la mort dans l’âme, le moteur de leurs économies. On leur doit, ainsi, les concepts nouveaux de ‘’confinement’’ total ou partiel ainsi que l’enterrement des morts par pelleteuse, parfois, et, souvent, sans cérémonie funèbre aucune. Vous avez dit cauchemar !
Dans ce même contexte, et sur le plan géopolitique, la belliqueuse administration américaine de Donald Trump a tôt fait de pointer un doigt accusateur vers la Chine, l’accablant, au pire, d’avoir provoqué la pandémie ; au mieux, de l’avoir cachée au départ. Un point de vue que n’ont pas manqué de partager certaines autres puissances telles l’Allemagne et le Royaume-Uni.
Pour autant, ce contentieux n’est pas encore réglé à ce jour, alors qu’une autre voie plaidait pour une ‘’théorie du complot’’, arguant, notamment, d’une farce où les grands groupes pharmaceutiques mondiaux trouveraient bon compte.
Dans cet ordre d’idées, et d’une certaine façon, il ne serait pas inutile de souligner l’émergence du désormais célébrissime épidémiologiste français, Didier Raoult, qui a donné de sa personne pour d’une part, semer de l’espoir en pleine sinistrose et, concrètement, proposer son fameux protocole thérapeutique à l’hydroxychloroquine.
Le marseillais paiera aussi de sa personne, à travers des positions hostiles de ses pairs de la communauté française et quelque audition à connotation rédhibitoire au Sénat.
Enfin ce tour d’horizon à l’international, est complété par cet autre impact néfaste qui a déteint sur le monde des sports, provoquant des déficits colossaux, particulièrement dans ses segments professionnels.
Ainsi, tous les rendez-vous mondiaux et régionaux, à l’instar des Jeux Olympiques et autres manifestations d’envergure ont dû être reportés d’une année.
Les compétitions officielles et tellement prisées, telles le football et la NBA américaine ; frappée de suspension depuis mars 2020, n’ont repris que sous des mesures draconiennes, dont des gradins vides.

L’Algérie, un parangon à l’épreuve du coronavirus?
Carrefour afro- méditerranéen incontournable, l’Algérie, qui enregistre traditionnellement un très fort afflux de voyageurs, de et vers la France notamment, où elle compte une forte diaspora très portée sur la mobilité entre les deux rives, allait ‘’naturellement’’ se placer dans l’œil du cyclone.
D’ailleurs le patient zéro signalé officiellement a été un vieil émigré en visite familiale à Blida. Du coup, la Ville des Roses a constitué un cluster massif implacable qui a conduit les autorités à y instaurer un confinement total de plusieurs semaines.
L’alerte est donnée, qui allait, toutefois, buter sur l’esprit frondeur et réfractaire aux premières mesures de prévention prises par le gouvernement par une population qui voyait, par-ci, une ruse du pouvoir pour altérer le mouvement de la contestation populaire Hirak ; par- là un fatalisme puisé dans des croyances de tout ordre, auxquels adhérait sans peine, hélas, le citoyen lambda.
L’atmosphère anxiogène ayant atteint son paroxysme, l’Etat, sous l’impulsion du Président, Abdelmadjid Tebboune, se rattrape in extremis au mois de mars, multipliant les actions salvatrices. Fermeture des frontières, des ports et aéroports. Surtout une décision juste et courageuse, traduite par l’adoption en Conseil des ministres du protocole thérapeutique à la Chloroquine, si chère au professeur Didier Raoult. Les Mosquées, espaces publics, stades et infrastructures sportives sont également fermées.
Ce qui a permis au pays de limiter les dégâts et éviter une saturation dramatique des structures hospitalières spécialisées.
Mais il n’empêche que le pays a appris, à l’instar du reste du monde, à compter ses morts enterrés, quasiment dans l’anonymat et sous haute surveillance policière dans un rituel inédit et insoutenable.
Du pic de l’épidémie, atteint fin avril passé, à celui de juillet et de novembre récemment, la population a fini par prendre conscience de la dangerosité d’un virus imprévisible.
Les efforts des pouvoirs publics, conjugués à une prise de conscience salutaire de la population, ont fait de l’Algérie un quasi parangon en matière de lutte et de dispositions à endiguer la propagation de l’épidémie, dont les victimes décédées ou guéries se comptent à tous les niveaux de la hiérarchie sociale et toutes les corporations. La dernière en date, et la plus retentissante reste celle du Président de la République, touché en octobre et en convalescence, à ce jour.

Corruption, Le big show judiciaire

Sur le plan politique, l’année mourante avait ouvert sur l’An II du Hirak. Cas de force majeure, le mouvement populaire, hormis quelques velléités entreprises ça et là, est mis en veilleuse.
Dans l’entretemps, le Président de la République lance le cheval de bataille de ses réformes politiques, à travers le référendum sur la révision de la Constitution, où le mouvement populaire tient place du reste et qui sera consacré par des résultats restants controversés, de 66,8 % pour un taux de participation de 23,7 %.
Surtout, toute cette période a été marquée par de nombreux procès énormes liés à des faits de malversation et corruption de la part de hauts responsables de l’Etat, ainsi que des procès politiques impliquant des têtes de l’ancien régime.
Durant ce big show judiciaire, l’opinion publique a suivi, le souffle coupé, l’alignement des chiffres astronomiques, dans chaque affaire de corruption et d’indus avantages concédés à des magnats des affaires ayant pour noms Ali Haddad, Mahiedine Tahkout, les Frères Kouninef et tutti quanti.
Les chiffres de telles grosses rapines n’ont d’égaux que les peines très lourdes infligées aux commis de l’Etat indélicats, aux noms si lourds également. D’anciens Premiers ministres, ministres et walis et hauts fonctionnaires, jadis super puissants embrassent de ce fait, la déchéance de par leur incarcération.
Ahmed Ouyahia, Abdelmalek Sellal, Abdelgani Hamel, Youcef Yousfi, Abdesselam Bouchouareb, Amar Ghoul, Djamel Ould Abbes, Baha Eddine Tliba, Abdelakder Zoukh, et la liste est encore longue, sont ainsi répudiés par une République dont ils se sont servi, plutôt que de la servir !
Toutefois, pareilles sentences n’ont pas suffi à l’apaisement de la rue et fréquemment, le mécontentement se manifestait encore, de par la contestation populaire et leurs porte-voix les plus emblématiques. Des militants du Hirak font la navette entre les tribunaux et les maisons d’arrêts où ils sont tantôt élargis et tantôt remis en détention.
Mais la roue de la justice continue à tourner inexorablement. Ces derniers jours, l’ancienne ministre des TIC, Imane Houda Faraoun, a été mise sous mandat de dépôt. Vraisemblablement sa collègue du ministère de l’Education, Nouria Benghabrit, citée à comparaitre déjà pour les mêmes faits de corruption, s’apprête à lui emboiter le pas ; alors que le frère de l’ancien Président, Saïd Bouteflika, va être jugé en pénal pour son implication dans les dossiers scabreux des hommes d’affaires incarcérés.

Géopolitique, le coup de Jarnac de Trump et de Sa majesté Mohamed VI

Année du grand changement aux USA ? 2020 a coïncidé avec la Présidentielle américaine, tenue le 3 novembre écoulé. Un événement à nul autre pareil dans l’histoire américaine, grâce à l’inénarrable Donald Trump.
Opposé au démocrate Joe Biden, le Républicain est battu à plate couture tant au niveau des suffrages populaires qu’au niveau des Grands électeurs, dont le vote détermine officiellement le nouveau Président, selon la Loi américaine.
Problème, le Trump, qui avait adopté une stratégie de déni radicale bien avant l’heure, au prétexte de fraude élective, que même ses plus chauds partisans retoquent, maintient à ce jour sa fuite en avant, droit dans ses bottes à ne jamais reconnaitre la victoire de son rival.

Vous avez dit République bananière ?

Mais pas seulement car le Président sortant s’ingénie à miner le terrain à son successeur. A l’interne, il a multiplié les forfaitures en dégommant à tout va ses propres cadres, coupables ne pas l’avoir appuyé dans sa démarche de Don Quichotte, précipité les condamnations à mort et entretenu les divisions via des tweets intempestifs.
En diplomatie, Donald Trump a fait pire en décrétant, fait de prince, la souveraineté du Maroc sur le Sahara Occidental, moyennant l’odieuse transaction de la normalisation du Maroc avec Israël, au mépris des résolutions de l’ONU et sur le dos des palestiniens.
Un deal de la honte que l’Algérie, dont les répercussions insidieuses menacent directement ses frontières- ouest, a dénoncé sans ambages ; le Président de la République ayant eu, de sitôt, à rejeter dans le fond et la forme, la «course à la normalisation», rappelant le soutien total et indéfectible à la cause palestinienne.
Tir à blanc de Trump et ses affidés ? Il reste que la notion de ‘’République bananière’’ ne s’est, jamais, autant rapprochée du Bureau ovale de la Maison Blanche !

Azouz Kafi

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